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FESCHOTTE Jacques

Sous-préfet de Haguenau puis préfet, musicologue, (Pr) (★ Meaux 8.10.1894 † Paris 30.4.1966). Fils de Henri Feschotte, professeur, et de Louis Triaire. ∞ 17.3.1937 à La Neuville, Suisse, Colette Wyss, cantatrice, de nationalité suisse. Élève du collège de Saint-Germain-en-Laye, dont son père était le principal, et de Louis-le-Grand à Paris, Feschotte dut abandonner ses projets de carrière universitaire pour rejoindre l’armée dans laquelle il demeura du 11 septembre 1914 au 13 septembre 1919. Cette longue période le marqua profondément, ainsi qu’en témoigne un émouvant recueil de poésies intitulé Les voix de la Patrie qui, édité en 1918, fut écrit au front de 1914 à 1917. La paix revenue, il fut attaché aux services de la propagande à Metz avant d’entrer dans l’administration comme chef-adjoint du cabinet du commissaire de la République dans cette ville (15 septembre 1919) et de devenir chef de cabinet du préfet de la Moselle (10 décembre 1919). Il quitta sa ville d’adoption le 8 septembre 1923 pour être intégré dans le corps préfectoral comme sous-préfet de Bar-sur-Aube. Secrétaire général du Calvados le 9 août 1929, il devint sous-préfet de Haguenau le 6 août 1933. Il demeura à ce poste, réputé difficile, durant 7 ans, s’attachant à comprendre les aspirations et les préoccupations de ses administrés. L’élection en 1935, de Désiré Brumbt © à la mairie de Haguenau et l’intégration de Michel Walter ©, député de Haguenau et président du Conseil général du Bas-Rhin, dans la coalition nationale qui emporta la mairie de Strasbourg en 1935 facilitèrent ses rapports avec les élus de l’arrondissement. Consacrant ses loisirs à l’étude de ses domaines de prédilection -la littérature et la musique-, il accéda au grade de préfet le 20 mai 1940 à Saint-Brieuc. Appelé le 7 avril 1943 à la préfecture du Var, il fut victime, comme ses collègues, de l’épuration intervenue au moment de la Libération. Son «violon d’Ingres» lui permit de retrouver une activité professionnelle comme conférencier des Jeunesses musicales de France puis de directeur de l’École normale de musique de Paris.
Auteur de plusieurs ouvrages (La vie Fervente, 1919; Devant le mur, 1930; Lauriers funèbres, 1936; Les hauts lieux de la musique, 1948; Musique et poésie, 1953, et de nombreux articles de critique musicale, admirateur des auteurs lorrains et, en particulier, de François de Curel, il s’adonna à ses passions de collectionneur et de musicologue et entretint, jusqu’à sa mort, des relations avec Albert Schweitzer © auquel il consacra un ouvrage.
R. Debrix, «En déjeunant avec Jacques Feschotte poète et sous-préfet», Vie en Alsace, 1935, p.131; Annuaire du corps préfectoral, 1943; «Jacques Feschotte et la musique», Magazine Ringier, Alsace et Moselle, 1957, n°48, p.4; Who’s who in France, 1965/66; Cahier de l’Association française des Amis d’Albert Schweitzer, 1966; Himly, Chronologie de la Basse Alsace, Strasbourg, 1972, p.311; Dictionnaire de biographie française, XIII, 1975, 1201.

Maurice A. Oster et Pia Wendling (1988)