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FERRY Georges

Chirurgien et aviateur, (C) (★ Corcieux, Vosges, 9.9.1889 † Strasbourg 15.9.1931). Célibataire. Il voua toute sa vie à deux passions: la médecine et l’aviation. Au cours de ses études de médecine à Nancy, il reçut son baptême de l’air en 1913. Pendant la Grande Guerre, il fut nommé auxiliaire dans un parc aéronautique où, partageant la vie des escadrilles, il commença à étudier sur lui-même les réactions produites sur l’organisme par les vols en haute altitude. Ces expériences constituèrent d’ailleurs le sujet de sa thèse de doctorat en 1917: Le syndrome du mal des aviateurs – étude expérimentale des réactions cardiovasculaires pendant le vol. Après l’armistice, il vint s’établir en 1919 à Strasbourg comme assistant à la clinique chirurgicale A, jusqu’en 1923. Chirurgien hautement apprécié, considéré comme l’un des meilleurs de la région, il fut l’élève du professeur Louis Sencert, dont il publia l’éloge en 1918 (L’Alsace française, 1924, p.274). S’intéressant plus particulièrement à la traumatologie, à la pathologie abdominale, digestive et gynécologique, il fut l’auteur de nombreuses publications dans le Bulletin de la Société d’anatomie de Paris. Dès 1923, sa passion pour l’aviation le fit adhérer à l’aéroclub d’Alsace. De plus, il effectua volontairement chaque année une période militaire au 2e régiment d’Aviation de chasse. Acquérant une renommée mondiale pour ses travaux dans le domaine de la physiologie de l’aviateur, il représenta la France aux Congrès de la navigation aérienne de Paris en 1921, de Bruxelles en 1925, de Rome en 1927 et de La Haye en 1930, où il fut nommé vice-président de la section médicale. Il étudia notamment l’influence du vol sur la santé de l’aviateur (1921), le mal des altitudes (1925), les critères d’aptitude des pilotes d’avion (1930) dont les principales conclusions parurent dans la Revue médicale de l’Est et dans Strasbourg médical. On lui doit par ailleurs un ouvrage intitulé: L’aptitude à l’aviation, le vol en hauteur et le mal des aviateurs (Paris, 1918). En 1931, il s’employa à créer une spécialisation médicale en aéronautique, mais il mourut subitement lors d’une collision aérienne inexplicable avec un autre avion de chasse, à quelques kilomètres du terrain du Polygone, lors d’une période volontaire d’entraînement militaire. Ancien lauréat des hôpitaux de Nancy et de l’Académie de médecine, il fut fait chevalier de la Légion d’honneur pour ses apports scientifiques en physiologie aéronautique pendant la guerre.
Journal d’Alsace du 7.9.1930; Elsässer Bote du 17.9.1930; Strasbourg médical, 1931, n°30, p.623-625; Journal d’Alsace des 16.9.1931 et 19.9.1931; Dernières Nouvelles d’Alsace du 19.9.1931; P. Arnould, «Les sciences physiologiques et physicochimiques», Annales médicales de Nancy, Numéro spécial du centenaire de la revue, 1974, p.95; Faculté de Médecine, fichier du personnel.

Marie-Odile Stempfer (1988)