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FERDINAND Ier

Empereur (★ Alcala de Henares 10.3.1503 † Vienne 25.7.1564). Fils de l’archiduc Philippe le Beau, et de l’infante Jeanne d’Espagne. ∞ 1521 Anne, fille du roi Wladislaw de Bohême. Quatre fils et onze filles dont Maximilien II, empereur, et Ferdinand II ©. Associé à son frère Charles-Quint à la tête des territoires héréditaires de l’Autriche, à la mort de Maximilien (1519), Ferdinand reçut les pays antérieurs lors du traité de Bruxelles (7 février 1522). Son accession fut accueillie sans enthousiasme et donna lieu à d’importants remaniements dans les structures de la province (instruction du 17 août 1523 subordonnant la régence d’Ensisheim à la régence d’Innsbruck). Sa visite à Ensisheim et à Brisach (mai 1524) se traduisit par les doléances des états provinciaux autant que par une certaine méfiance à l’égard de ses courtisans, notamment Gabriel de Salamanque ©. Pourtant, pendant la guerre des Paysans (avril-septembre 1525) sa fermeté lui permit d’établir une autorité plus solide et de maintenir le catholicisme. Élu roi des Romains en janvier 1531, après avoir obtenu les couronnes de Bohême et de Hongrie (1526), Ferdinand s’intéressa davantage aux affaires orientales (sièges de Vienne par les Turcs en 1529 et 1532) ou aux conflits de Charles Quint et des princes protestants qu’à ses possessions de la vallée du Rhin. Dirigée depuis Vienne ou Prague, l’Autriche antérieure devint une province bien administrée (construction du palais de la Régence d’Ensisheim, maîtrise des forêts, 1557, uniformisation des règlements locaux, dégagement des seigneuries hypothéquées, renouvellement des impôts par les états, etc.). La politique territoriale amorcée par des traités d’alliance avec les abbayes de Lure (1536) et de Murbach (1539) et avec les Ribeaupierre, et donc par une médiatisation de fait prit un tour différent après 1547. L’annexion des seigneuries de Riquewihr et Horbourg (1519-1534) n’avait été qu’un épisode. Un projet de restitution de l’Alsace autrichienne à l’infant Philippe II demeura lettre morte : les dispositions secrètes du traité de Bruxelles donnaient à Ferdinand la possession complète de la région malgré le titre de gouverneur (gubernator), initialement donné au frère de Charles-Quint. L’acquisition de l’Ortenau (1550) puis de la Reichslandvogtei de Haguenau (1558) s’opérèrent dans une situation nouvelle issue de l’accession du prince à la tête de l’Empire (1554). Dès lors, on assista à des efforts d’unification de l’Alsace face au danger français (convocations des Landstände, mise en place de plans de défense des Vosges, entrée en scène de Lazare de Schwendi ©). Ferdinand effectua une dernière visite officielle dans la région en décembre 1562.
Allgemeine deutsche Biographie, VI, 1877, p. 632-644; J. Becker, Geschichte der Reichslandvogtei im Elsass, Strasbourg, 1905; F. W. Muller, Die elsässischen Landstände, Strasbourg, 1907; W. Beemelmans, «Die Organisation der vorderösterreichischen Behörden in Ensisheim im 16. Jahrhundert», Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 1907-1908, p.52, 627; Neue Deutsche Biographie, V, 1961, p.81-83; Himly, Chronologie de la Basse Alsace, Strasbourg, 1972, p.13, 19; G. Bischoff, Gouvernés et gouvernants en Haute-Alsace à l’époque autrichienne, Strasbourg, 1982; G. Bischoff, «L’Alsace autrichienne: un carrefour diplomatique et militaire aux XVe et XVIe siècles», Mélanges offerts à Raymond Oberlé, Mulhouse, 1983.

Georges Bischoff (1988)