Professeur de théologie à Strasbourg, archevêque de Munich-Freising, cardinal, (★ Klosterheidenfeld, près de Schweinfurt, 5.3.1869 † 12.6.1952).
Fils de Michael Faulhaber, boulanger-agriculteur (1831- 1900), et de Margaretha Schmitt (1839-1918). Il fit ses études secondaires à Schweinfurt et à Würzburg, accomplit son service militaire en 1888-89, entra au grand Séminaire de Würzburg et fit ses études de théologie à l’Université de cette même ville (1889-1892). Ordonné prêtre en 1892, il devint préfet d’études au Kilianeum de Würzburg et prépara le doctorat en théologie (1895). Il fit un séjour d’études à Rome, où il fut chapelain à S. Maria dell’Anima et où il fit des recherches sur les chaînes exégétiques (1895-1898). Après son habilitation (1899), il fut Privatdozent à Würzburg (1899-1903). Le 26 juillet 1903, il obtint la chaire d’exégèse de l’Ancien Testament à la faculté de Théologie catholique de Strasbourg. Il s’imposa par ses qualités pédagogiques et sa compétence et devint vite un prédicateur réputé. En 1911, il fut nommé évêque de Spire et fut anobli à titre personnel le 1er mai 1913. Pendant la première Guerre mondiale, il fut aumônier général des armées de Bavière, puis fut nommé archevêque de Munich-Freising. Opposé au régime sorti de la révolution de 1918, Faulhaber passa pour le porte-parole des monarchistes. Il condamna le bolchévisme dès 1921, prit parti contre A. Hitler au moment du putsch de 1923 et garda ses distances à l’égard de la République de Weimar, trop centralisatrice, qui lui semblait menacer les intérêts bavarois. Le concordat de 1924 entraîna cependant un assouplissement de son opposition au régime démocratique qui était
en place. Il se montra avisé dans son effort de coordination entre les 8 évêques de la conférence épiscopale de Bavière. En novembre 1930, il dénonça les dangers du nazisme et déclara inconciliables les thèses hitlériennes et la doctrine chrétienne. Le concordat de 1933 qui offrait apparemment des garanties pour une saine collaboration entre l’Église catholique et l’État le fit d’abord fléchir dans son opposition, mais dès 1933 il dénonça l’antisémitisme, puis les atteintes aux libertés garanties par le concordat et il prit une part prépondérante dans la rédaction de l’encyclique Mit brennender Sorge (1937) : en novembre
1938 eurent lieu des manifestations contre lui.
Durant toute sa vie, il resta en relations épistolaires avec ses anciens collègues strasbourgeois. Après la guerre, il s’entremit pour atténuer la rigueur de certaines mesures prises par les Alliés et pour remédier à des situations de misère et d’injustice.
Die griechischen Apologeten der klassischen Väterzeit, I, Eusebius von Cäsarea, Wurtzbourg, 1896 ; Die Propheten-Catenen nach römischen Handschriften, Fribourg-en-Br., 1899 ; Hesychii Hierisolimitani interpretatio Isaeae prophetae, Fribourg-en-Br., 1900 ; Hohelied-Proverbien-u. Prediger-Catenen, Vienne, 1902 ; « Die Catenen-Handschriften der spanischen Bibliotheken », Biblische Zeitschrift, 1903 ; Die Strophentechnik der biblischen Poesie, Kempten, 1914 ; Münchner Kardinalspredigten, 2 vol., Munich, 1936- 37.
Archives municipales de Strasbourg, Fonds du chanoine Muller, correspondence ; G. Mönius, Kardinal Faulhaber, Vienne-Leipzig, 1933 ; J. Weissthanner, Michael Kardinal Faulhaber, 80 Jahre, Munich, 1949 ; H. Lang, M. Kardinal von Faulhaber zum Gedächtnis, Munich, 1952 ; S. Irschl, Michael Kardinal von Faulhaber, Munich, 1952 ; Catholicisme, IV, 1956, ©. 1116 ; Lexikon für Theologie und Kirche, IV, 1960, ©. 41 ; Neue Deutsche Biographie, V, 1961, p. 31 ; A. Martini, « II cardinale Faulhaber e l’enciclica Mit brennender Sorge », Archivum historiae pontificiae, II, 1964, p. 303-320 ; L. Volk, Der bayerische Episkopat und der Nationalsozialismus, 1930-34, Mainz, 1966 ; Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, XVI, 1967, ©. 692-711 ; Himly, Chronologie de la Basse Alsace, Strasbourg, 1972, p. 285 ; G. Schwaiger, « Faulhaber Michael », REAC, 1980.
Raymond Winling (1987)