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FALLOT Thomas dit Tommy

pasteur (Pl puis Pr) (★ Fouday 4.10.1844 † Mirabel & Blacons, Drôme, 3.9.1904).

Fils aîné de Louis-Frédéric Fallot ©. ∞ I 29.10.1869 à Rothau Emma-Hélène Steinheil (★ Rothau 23.7.1850 † Strasbourg 12.2.1878), fille de Gustave Steinheil ©, manufacturier et maire de Rothau, et d’Emma Eyth ; ∞ II 1881 Chloé Bourély ; 6 enfants des deux lits. Tommy Fallot a grandi dans le rayonnement de J.-F. Oberlin ©, dans le milieu industriel évangélique du Ban-de-la-Roche. Son père, son beau-père et le « guide patient de (sa) jeunesse » Christophe Dieterlen ©, avaient fréquenté à Paris le pasteur Louis Meyer, fondateur de la Société des amis des pauvres. Envoyé à 8 ans au collège secondaire libre Galliard de Lausanne, il termina ses humanités au lycée Bonaparte à Paris de 1860 à 1862. Il découvrit Lamennais et entendit le pasteur Adolphe Monod. Ce fut aussi le début de ses liens avec l’industriel mystique Christophe Dieterlen qui durèrent jusqu’au départ en 1872 de ce dernier de l’Alsace annexée. De 1862 à 1864, préparation industrielle au Polytechnicum de Zurich. Études de mathématiques et cours d’histoire de littérature et de philosophie.
Fréquenta le milieu piétiste. Avec des étudiants polonais, il s’enflamma en 1862 pour l’insurrection polonaise. Avec le pasteur-sénateur Edmond de Pressensé, il se familiarisa avec les problèmes politiques. En 1864 il passa deux mois à Chemnitz et entra en contact avec la grande industrie qui effrayait tant son aïeul. Il découvrit l’école matérialiste dans les écrits de Ludwig Buchner et se passionna pour ceux du père Gratry. De retour à Fouday dans l’entreprise familiale, il essaya d’appliquer ses aspirations sociales. Tommy Fallot donna des leçons aux jeunes gens de Fouday, remplit une vacance à l’école communale et assura l’école du dimanche dans les paroisses de Fouday et de Belmont. En août 1870, il s’engagea dans l’Agence internationale de secours aux militaires blessés dont le siège était à Bâle. En 1871, après 9 ans de préparation industrielle, Tommy Fallot renonça à la succession de l’entreprise Le Grand, s’inscrivit à la faculté de Théologie protestante de Strasbourg où il acheva ses études, en août 1872, par une thèse Les pauvres et l’Évangile. Vicaire du pasteur de Rothau, chargé de la paroisse de Wildersbach. Le 18 décembre 1875,
Tommy Fallot donna sa démission à la suite d’un conflit avec les autorités au sujet de la prière liturgique pour l’empereur d’Allemagne. En 1876 il fut nommé pasteur de la paroisse indépendante La Chapelle du Nord à Paris et collabora simultanément aux missions populaires de Mac All. Il fonda en 1883 la Ligue française pour le relèvement de la moralité, se lança dans le christianisme social et participa à la Société des Missions de Paris. Obtint une licence en droit. Son attitude inflexible et une série de sermons sur l’oraison dominicale lui donnèrent la réputation d’un « homme dangereux ». La maladie et une certaine incompréhension le firent quitter Paris pour Vais puis pour Nice. Fit des conférences en France et en Europe. Fallot s’installa enfin dans le Diois où il exerça d’abord comme prédicateur puis comme pasteur de Sainte-Croix (Drôme). Il fonda l’Union des pasteurs du Diois et réorganisa le comité des Missions de la Drôme. Le 4 février 1900 il fut installé pasteur à Aouste où il créa en 1902 la fraternité des travailleurs d’Aouste et de Mirabel. Au soir de sa vie, Tommy Fallot consacra toute son énergie à la vie de sa paroisse et à la rédaction de nombreux écrits. Il eut comme vicaires Gabriel Bouttier, plus tard pasteur à Schirmeck, et son neveu et biographe Marc Boegner.

Paroles à mes catéchumènes, Paris, 1889 ; Simple explication, Valence, 1893 ; Qu’est-ce qu’une église ? Paris, 1897 ; Sur le seuil, Valence, 1902 ; Comment lire la Bible, 1902 ; Les fraternités de demain, Valence, 1905 ; Religion et solidarité, Paris, 1908 ; Noble entreprise, Valence, 1911 ; Christianisme social, Paris, 1911.

In Memoriam, Nancy, 1904 ; M. Boegner, La vie et ta pensée de Tommy Fallot, 2 vol., 1914-1926 ; L. Maury, « T. Fallot », Études théologiques et religieuses, Montpellier, 1928 ; W. Monod, La nuée des témoins, Paris, 1929 ; M. Causse, « La crise de T. Fallot », Revue d’histoire et de philosophie religieuses, 1957 ; Bopp, Die evang. Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, p. 148 ; Bopp, Die evang. Gemeinden und Hohen Schulen, 1963, p. 603 ; M. Causse, « Le combat de T. Fallot », Études théologiques et religieuses, Montpellier, 1973, p. 435-471 ; Dictionnaire de biographie française, XIII, 1975, p. 542 ; J. Baubérot, « Résumés de conférences et de travaux », École pratique des Hautes Études, sciences religieuses, Annuaires, 1979-1980 et 1982-1983 ; J. Bauhérot, Le protestantisme français et la question sociale au début de la IIIe République.

Pierre Hutt (1987)