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FALLER François Georges Robert

Professeur, historien, archiviste, (C) (★ Ribeauvillé 8.12.1903 † Colmar 15.7.1961).

Fils de Henri François Léon Faller (★ Ribeauvillé 1866 † Paris 1915), tanneur, viticulteur-négociant, et de Marie- Louise Aurélie Bopp (★ Ribeauvillé 1870 † Ribeauvillé 1945). ∞ 9.11.1932 à Guebwiller Juliette Anne Jeanne Moeglen, (C) (★ Guebwiller 12.4.1904), professeur de violon à l’école nationale de musique de Colmar, fille de Julien Moeglen (★ Rouffach 1871 † Mulhouse 1927), architecte municipal de la ville de Guebwiller, et de Stéphanie Neyer (★ Buhl/Haut-Rhin 1871 † Buhl 1958).

Né d’une famille de tanneurs, originaire de Barr et venue s’établir à Ribeauvillé à la fin du XVIIIe s., Faller commença à se passionner pour l’histoire dès la fin de ses études secondaires sous l’impulsion de J. Joachim ©, son professeur, avec lequel il collabora plus tard. C’est tout naturellement qu’il se tourna vers des études d’histoire. À l’Université de Strasbourg, il eut la chance d’avoir des maîtres tels que Cavaignac, Lefèbvre, Marc Bloch, Lucien Febvre. Mais ce fut l’enseignement de Christian Pfister ©, originaire comme lui du vignoble, qui le marqua le plus. Titulaire de la licence en 1927, il soutint en 1929, un diplôme d’études supérieures sur L’administration municipale dans le canton de Ribeauvillé pendant le Directoire. Ribeauvillé à l’époque de la Révolution resta d’ailleurs longtemps au centre de ses recherches. Faller commença sa carrière d’enseignant dès 1924 au collège de Dieuze (Moselle). Après un passage au lycée Lambert de Mulhouse, il fut nommé au collège de Ribeauvillé puis à celui de Guebwiller. Son patriotisme et en particulier sa volonté de poursuivre son enseignement en français, lui firent quitter de son plein gré en juin 1940, sa province envahie par l’ennemi. Professeur durant la seconde Guerre mondiale au lycée de Carcassonne, il reprit dès la Libération le chemin de l’Alsace avec dans ses bagages une nomination pour le lycée Bartholdi de Colmar. Il y occupa à partir de 1945 une chaire d’histoire et de géographie jusqu’à ce que la maladie l’obligea à cesser toute activité. Ses élèves le connaissaient pour sa rigueur, mais ils estimaient ses cours attrayants, fondés sur un savoir solide. Comme historien il se pencha avec passion sur le riche passé de sa ville natale et lui consacra une grande partie de sa vie. En 1929, le Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie de Ribeauvillé publia des extraits de son mémoire de diplôme. La Revue d’Alsace lui ouvrit ses pages dès 1931 en faisant paraître son article sur « La situation économique du canton de Ribeauvillé à l’époque du Directoire (1795-1799) ». En 1931, il fut élu président de la Société d’histoire, qui sous son impulsion devint une société très active. Non seulement elle contribua à la mise en valeur du patrimoine de Ribeauvillé et organisa des conférences qui attiraient un nombreux public, mais grâce au travail inlassable de son président, elle publia régulièrement un bulletin d’une haute tenue. Malgré les difficultés de toutes sortes rencontrées après la guerre, Faller arriva grâce à son énergie, à maintenir jusqu’à sa mort, la parution de la revue. Jusqu’en 1939, Faller publia le résultat de ses recherches sur l’époque révolutionnaire à la fois dans la Revue d’Alsace, dans la Collection d’études sur l’histoire des institutions d’Alsace et dans son bulletin de Ribeauvillé. Il fit également de nombreux articles dans les journaux de la région colmarienne. Tout en publiant encore en collaboration avec J. Joachim sur le clergé à Ribeauvillé pendant la Révolution, il diversifia peu à peu le champ de ses recherches. C’est ainsi qu’après la guerre, il s’occupa de sujets tels que l’enseignement à Ribeauvillé au XIXe siècle ou l’histoire du Pfifferday. Mais avant tout, il aborda deux domaines capitaux dans la vie de Ribeauvillé : l’histoire de son industrie et l’histoire de son vignoble. Les articles parus dans le Bulletin de Ribeauvillé témoignent des recherches approfondies qu’il poursuivait. La réinstallation du musée municipal fut aussi en grande partie son œuvre. D’autres recherches le préoccupaient au sujet desquelles il entassa soigneusement jusqu’à sa mort, des notes prises aux archives départementales et aux archives de la ville de Ribeauvillé dont il avait été nommé archiviste. Il avait par ailleurs été nommé officier d’Académie en 1946.

« La situation économique du canton de Ribeauvillé à l’époque du Directoire (1795-1799) », Revue d’Alsace, 1931, et 3e Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie de Ribeauvillé, et Collection d’études sur l’histoire du droit et des institutions de l’Alsace, 2e série, n° 1,1932 ; « Le canton de Ribeauvillé et la politique religieuse du Directoire (1795-1799) », Revue d’Alsace, 1932, et 4e Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie de Ribeauvillé, 1932 ; « Les fêtes décadaires et les fêtes nationales dans le canton de Ribeauvillé à l’époque du Directoire », Revue d’Alsace, 1933, p. 567-594 ; « L’instruction publique dans le canton de Ribeauvillé à l’époque du Directoire », Revue d’Alsace, 1934, p. 545-558 ; « La société populaire de Guebwiller (1791-1795) », Revue d’Alsace, 1937, p. 50-68 ; « L’enseignement secondaire et primaire supérieur à Ribeauvillé (1796-1878) », 9e Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie de Ribeauvillé, 1940-47, p. 30-33 ; « Les ouvriers de Ribeauvillé pendant le XIXe siècle », ibid. t. 12, 1949, p. 24-56 ; « Notes sur le vignoble de Ribeauvillé », ibid. t. 15, 1952, p. 28-68 ; « Les vendanges et les règlements des vendanges à Ribeauvillé », ibid. t. 16, 1953, p. 37-69 ; « L’organisation du commerce du vin à Ribeauvillé », ibid. t. 17, 1954, p. 45-76 ; « Ribeauvillé, la confrérie et la fête des ménétriers », ibid. t. 18, 1955, p. 19-50 ; « Le commerce des vins à Ribeauvillé », ibid., t. 20, 1957, p. 47-68 ; « Le vignoble des seigneurs de Ribeaupierre à Ribeauvillé », ibid., t. 21, 1958, p. 9-33 ; « Les caves et les vins des seigneurs de Ribeaupierre à Ribeauvillé », ibid., t. 22, 1959-1960, p. 29-54 ; en collaboration avec J. Joachim : « Le curé Lorenzino et le clergé de Ribeauvillé pendant la Révolution », ibid., t. 14, 1951, p. 7-17 ;  ; t. 15, 1952, p. 20-27 ; t. 16, 1953, p. 9-36.

Faller, « Bibliographie des travaux de Robert Faller », et M. Deutsch, « Robert Faller (1903-1961) », Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie de Ribeauvillé, t. 23, 1961, p. 12-13 et 9-12 ; L. Sittler, « Robert Faller (1903- 1961) », Revue d’Alsace, 1961, t. 100, p. 210-212 ; Dictionnaire de biographie française, XIII, 1975, p. 532.

Monique Schaub-Faller (1987)