Abbesse de Masevaux (★ v. 1530 ? † Masevaux 2.5.1602 ou 1603).
Fille du baron Hans-Erhart de Falkenstein, et de Margarita von Blumeneck. Considérée comme la seconde fondatrice de l’abbaye de Masevaux, Scholastica von Falkenstein fut élue abbesse le 4.7.1551, au décès d’Anastasia von Reinach. Elle était alors chanoinesse. Après des débuts difficiles, marqués par des effectifs très réduits – un seul canonicat était pourvu en 1570 – et par une autorité contestée, dans le domaine temporel, aussi bien que dans le domaine spirituel, elle réussit à rétablir la collégiale dans son ancienne splendeur. Les dernières difficultés furent levées entre 1571 et 1577, à la suite d’une longue polémique avec certaines familles nobles qui lui reprochaient de s’opposer à la nomination de Catharina Rebstock, une de ses moniales, à la tête de l’abbaye d’Andlau. L’application des mesures du concile de Trente fut encouragée par l’évêque de Bâle et par Nicolas © von Bollwiller, seigneur de Masevaux. Les statuts introduits par l’évêque Hans-Christoph Blarer von Wartensee accordaient aux chanoinesses – désormais au nombre de dix-huit – un certain nombre d’aménagements (revenus, possibilité de disposer de domestiques), tout en établissant une discipline communautaire plus stricte. Scholastica von Falkenstein contribua fortement à la réforme catholique, tant en encourageant la Raitbruderschaft d’Altkirch qu’en développant le pèlerinage de Sewen (1584). En 1600, elle fit réaliser un somptueux antiphonaire sur lequel sont représentés les portraits et les armoiries des moniales.
Gasser, « L’abbaye de Masevaux, ses droits, ses privilèges », Revue d’Alsace, 1872, p. 486-499 ; M. Schickélé, « Le doyenné de Masevaux », Revue catholique de l’Alsace , 1900-1901 ; E. Gasser, « L’abbaye de Masevaux », Revue d’Alsace, 1908, p. 318-353 ; P. Tresch, Masmünster, seine Abtei, seine Gotteshaüser, Mulhouse, 1938.
Georges Bischoff (1987)
