Médecin et entrepreneur de recherches minières (XVIIIe siècle).
Né en Russie, d’origine grecque, se qualifiant des titres de professeur grec et de docteur en médecine, le personnage est aussi évoqué sous l’orthographe variable de Beirini, Turnis ou Dérini. Après avoir obtenu une concession minière en Suisse au Val-de-Travers, dans la souveraineté de Neuchâtel, il avait vendu la majeure partie de ses droits à un nommé Bolle, avant de se rendre, en 1735, en Alsace pour entreprendre des recherches aux abords de la source de Lampertsloch. Une concession lui fut accordée en 1740 pour une durée de quarante années par le comte de Hanau-Lichtenberg, près du « Bechelbronn » et des forêts avoisinantes. Ici encore, il devait céder ses droits en 1741 à Louis Pierre Ancillon de la Sablonière, qui avait déjà des intérêts au Val-de-Travers. Installé au moulin de Merkwiller, d’Eyrini serait mort pauvre. Auteur d’une Dissertation sur l’asphalte ou ciment artificiel, découvert depuis quelques années au Vai-de-Travers dans le comté de Neuchâtel, avec la manière de l’employer tant sur la pierre que sur le bois, Paris, 1721, il est aussi considéré comme le premier exploitant des mines de Pechelbronn à partir du sable bitumeux connu depuis longtemps. Il reprit également des essais de distillation du bitume dans le but de préparer des substances médicamenteuses, les vertus thérapeutiques de la graisse minérale venant de la source de Lampertsloch étant déjà prônées au XVIe siècle.
Ph. F. Dietrich, baron de, Description des gîtes de minerai, t. II, Paris, 1789 ; J.F. Auffschlager, Das Elsass. Neue Hisiorische-topographische Beschreibung der beiden Rhein-Departemente, t. Il, Strasbourg, 1825, p. 408 ; P. de Chambrier, Historique de Pechelbronn, Paris-Neuchâtel, 1919, p. 12, 14, 34, 39, 40, 310 ; Ch. Pfister, « Une page sur les gisements de pétrole de Pechelbronn et la saline de Soultz-sous-Forêts en 1751 », Soultz-sous-Forêts et ses environs, Guebwiller, 1924, p. 68, note 13.
Théodore Vetter (1987)
