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ESTERMANN Charles

religieux spiritain, missionnaire et ethnologue (★ Illfurth 26.10.1890 † Luanda Angola 21.6.1976). Fils de Charles Estermann, ouvrier et de Joséphine Jaeger. Études à l’École des Missions à Saverne et à Knechtsteden (province rhénane). Mobilisé pendant la guerre 1914-1918, blessé, fait prisonnier par les Anglais. Après l’armistice, il termina ses études théologiques à Chevilly (Val-de-Marne) où il fut ordonné prêtre en 1922. Affecté à la préfecture apostolique de Mgr Keiling dans le Sud-Ouest de l’Angola, il fonda plusieurs missions, s’occupa de la formation des
catéchistes indigènes, ouvrit le séminaire de Jau, organisa les premiers collèges pour garçons et filles, fit fonction de supérieur provincial des missionnaires spiritains du diocèse de Nova Lisboa (1942) et de vicaire général du diocèse de Sa Bandeira. Fut très proche des populations indigènes qui le regardaient comme un ami et un père. Il était titulaire de plusieurs distinctions officielles dont la croix Pro Ecclesia et Pontifice et docteur honoris causa de l’université de Lisbonne. Aujourd’hui, le musée ethnographique de Sintra (Portugal), l’École normale de Lubango et l’une des principales artères de cette ville portent son nom. Missionnaire et savant, Ch. Estermann était persuadé que ses travaux scientifiques servaient de jalons à l’acculturation de l’Évangile en Angola du Sud-Ouest. Ch. Estermann fut aussi un savant de renom international. Esprit ouvert, tolérant pour les idées d’autrui, prudent dans ses conclusions scientifiques, il fut un observateur attentif des mœurs et coutumes de l’Angola du Sud-Ouest. Lauréat de la Fondation du Chanoine Berthier.

Charles Estermann a publié plus de 70 monographies scientifiques sur des sujets très divers. Citons à titre d’exemples : Les idées religieuses des Bantous de l’Angola ; Le culte des esprits et la magie chez les Bantous : La religion des Ambos. Son œuvre principale, Ethnographie de l’Angola du Sud-Ouest, (3 tomes) écrite en portugais (1961) fut traduite en anglais et en français (1977). La connaissance de l’allemand et de l’anglais, du portugais et du français lui facilitait les relations avec les savants de plusieurs continents. Il collaborait aux revues Anthropos (Freiburg), Afrika (Londres), Zeitschrift für Ethnologie (Berlin) et Bulletin de la Société neuchâte/oise de géographie ; correspondait avec le musée ethnographique de Washington et l’Académie des sciences de Paris pour les pays d’Outre-Mer.

L’Alsace du 25.10.1972 ; J. Breitenstein, « Elsass-Lothringische Fil. Geist-Missionare in Angola », Almanach Sainte-Odile, 50, 1975, p. 103 ; P. L. Marchal, « Le prix de fondation du chanoine Berthier », Annales de l’Académie d’Alsace, 20, 1979, p. 29-31 ; « Correspondance du P. Manuel Geraldes Pereira », Écho des missions des Pères du Saint-Esprit, septembre-octobre, 1983 ; EA V, 1983, 2868.

Adolphe Altenbach (1987)