Magistrat, (Pl) (★ Bouxwiller 19.8.1865 † Strasbourg 5.11.1952).
Fils de Jacques Ernwein, restaurateur et boulanger et de Catherine Graff. Neveu du pasteur Henri Ernwein (★ 1835 † 1922). ∞ 6.11.1895 à Strasbourg Emma Ott, fille d’un pharmacien de Hochfelden. Scolarité à Bouxwiller, études de droit à Strasbourg et à Leipzig. Fut nommé référendaire en 1887 et fit ensuite une carrière de magistrat qui culmina en 1912 à Colmar (conseiller à la Cour), puis, en 1919, à Sarreguemines (président du tribunal de première instance). Le 1.7.1920 Ernwein fut nommé président du Directoire et du Consistoire supérieur de l’Église de la Confession d’Augsbourg d’Alsace et de Lorraine, fonctions qu’il occupa jusqu’à sa retraite le 1.7.1938. Excellent juriste, il fut un gestionnaire scrupuleux de l’Église luthérienne. Dès le début de ses nouvelles fonctions il fut confronté au délicat problème de la réadaptation du protestantisme alsacien et lorrain à celui du reste de la France. Les débats du Consistoire supérieur – que Ernwein dirigea toujours avec tact et bonhomie – ne furent pas exempts de tensions politiques : problème des langues, réactions aux projets Herriot sur l’introduction en Alsace et en Moselle des lois de séparation, Heimatbund, conditions dans lesquelles était assuré l’enseignement religieux notamment dans les écoles primaires, adhésion de certains pasteurs au mouvement autonomiste. Il veilla à la présence de l’Église luthérienne d’Alsace et de Moselle aux débuts du mouvement œcuménique et participa lui-même à la conférence du christianisme social à Stockholm en 1925. Une photographie d’Ernwein se trouve au siège du Directoire.
Bopp, Die evang. Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, n°1250.
Étienne Jung (1987)