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ERNST Amélie Rosalie

Actrice, conférencière, poétesse, (I, puis chrétienne) (★ Mutzig 14.4.1834 née R. Siona Lévy, † (?) 14.10.1889).

Fille de Jacques Lévy et d’Esther Aaron. ∞ à Genève ? ou à Nice ? Ernst Heinrich Wilhelm, compositeur et violoniste autrichien (et non suisse). (★ Brünn, Basse-Autriche, 6.5.1814 † Nice 8.10.1865). Élève de Boehm, il fit de nombreuses tournées en Europe et durant son séjour à Paris (6 ans), devint l’ami de Berlioz qui le mentionne dans ses Mémoires. Ses compositions ont le caractère de brillants morceaux de concert. Un fils, Alfred (★ Périgueux 1860 † Paris 1898), chroniqueur et critique musical français, traduisit en français les livrets des Maîtres Chanteurs et l’Anneau des Nibelungen de R. Wagner. Enfant, A. Ernst se plaisait à réciter des vers français en Alsace. Elle reçut ensuite pour corriger son accent les leçons de Provost au Conservatoire, où elle remporta un prix de tragédie, ce qui lui valut de débuter au Théâtre français en 1850. Elle y parut dans le rôle de jeunes héroïnes tragiques aux côtés de la grande Rachel sous le nom de Siona Lévy. Quelque temps après, elle eut durant deux hivers un grand emploi tragique à l’Odéon. Par suite d’un chagrin de famille, elle quitta le théâtre, abjura le judaïsme et Siona devint Amélie, la chrétienne. Durant la maladie de son mari, A. Ernst dut renoncer à sa carrière d’actrice. Après sa mort, elle devint sculpteur « d’instinct » et put modeler la tombe de son mari… Vers la fin de 1866 elle revint de Nice à Paris, où l’Athénée venait de s’ouvrir aux conférenciers et orateurs. Voici qu’une nouvelle carrière allait s’ouvrir à Amélie, celle de conférencière internationale. Le ministre Victor Duruy, convaincu de la mission culturelle d’A. Ernst, lui ouvrit à titre exceptionnel les portes de la Sorbonne (1869). Dans une de ces conférences elle fit pour ainsi dire la biographie de Lamartine avec les vers mêmes du poète. Elle publia en 1873 les Rimes françaises d’une Alsacienne, où domine la mélancolie. En août 1878 elle prêta son concours aux fêtes qui eurent lieu à Mâcon pour l’inauguration de la statue de Lamartine.

Rimes françaises d’une Alsacienne. Paris, 1873 (cinq éditions) ; Nos bébés. 1883 ; Petits et grands bébés, 1888 ; Mes lectures en prose, 1894

État-civil de Mutzig (prénom : Rosalie) et de Nice ; P. Ristelhuber, Biographies alsaciennes. Ire série, 1883, Colmar, n° 42 ; M. Bloch, Femmes d’Alsace. Paris, (1922), p. 187-195 ; Dictionnaire de biographie française. XII, 1399 ; The new Grove Dictionnary of Music and Musicans. t. 6, 1980, p. 237- 238 ; Larousse de la Musique, t. 1, 1982 ; J. Hurstel, « Amélie Ernst », Réalités Alsaciennes. n° 13 du 6. 12. 1985.

Georgette Krieg (1987)