Lieutenant-général, gouverneur de Brisach, (Pr) (★ Berne 30.10.1595 † Brisach 26.1.1650).
Fils de Rudolph von Erlach, membre du Conseil de Berne et bailli de Mosée (1600-1606) et de Catharina von Mulinen von Wildenstein. Issu d’une famille de noblesse féodale, bourgeoise de Berne ; descend des châtelains de Cerlier, joue un grand rôle dans l’histoire de Berne. Erlach était l’aîné de six garçons dont trois entrèrent dans la carrière des armées. ∞ 19.06.1627 à Berne Margarita von Erlach, sa cousine, fille d’Ulrich von Erlach, et de Susanna de Lutry. Cinq enfants dont trois filles : Maria ? le colonel suédois Axel von Taupadel, fils du célèbre major-général Georg Christoph von Taupadel, seigneur de Ferrette et de Blotzheim ; Catharina ∞ Johann Caspar von Döringenberg, conseiller d’Etat bernois ; Johanna Luisa ? Johann Friedrich von und zu Stein, originaire du Palatinat. Deux fils morts en bas âge. Johann Ludwig von Erlach fut envoyé à l’âge de 13 ans (1608) à Genève pour y apprendre le français. En 1611 il entra comme page à la cour de Christian d’Anhalt, puis au service du prince Maurice d’Orange. En 1620 il prit du service dans l’armée protestante dirigée par Christian d’Anhalt et participa en qualité de capitaine à la bataille de la Montagne blanche. Major dans l’armée du margrave Jean Georges de Brandebourg-Jägerndorf, puis dans celle du comte Christian de Brandebourg. Il participa à la bataille de Höchst sur Main, entra dans l’armée de Mansfeld et pénétra avec elle en Alsace. En 1630 il entra au service du roi de France et participa au siège de Casai. Il participa à la bataille de Fleurus. Il combattit avec Gustave Adolphe en qualité de lieutenant-colonel et participa aux campagnes de Pologne. En 1637-1638 il entra en relation avec Bernard de Saxe Weimar qui le nomma gouverneur de Brisach dès la prise de la forteresse. Erlach devint un des quatre directeurs de l’armée à la mort de Bernard de Saxe-Weimar. Le 9 octobre 1639 il signa le traité en vertu duquel l’armée du duc passa au service de la France. Il a assuré pendant l’intérim la direction et la défense de Brisach, de Fribourg, de Neuenbourg, de Rheinfelden, de Lauffenbourg, de la Landskron, de Säckingen, de Thann. Il collabora avec le maréchal de Guébriant, Turenne et Condé qui remporta la déterminante victoire de Lens (1648) grâce à l’intervention du général d’Erlach qui fut nommé lieutenant-général. Il conseilla Rudolf Wettstein ; le délégué suisse aux pourparlers de Westphalie (1647). Il avait gardé des attaches en Suisse où, dès Pâques 1627, il était entré au Grand Conseil de Berne. En 1629 il fut désigné pour siéger au Petit Conseil ou Conseil restreint. En 1629 il avait élaboré le plan du Defensional (plan de défense helvétique). La thèse de la trahison de Brisach (Verrath von Breisach) n’est plus admise actuellement. Certains historiens suisses prétendent à tort qu’il fut nommé maréchal à la veille de sa mort. Serviteur fidèle de la cause protestante, de Richelieu, de Mazarin et des rois de France.
Sabourin de Nanton, « Jean Louis d’Erlach gouverneur de Brisach », Revue d’Alsace, 1858 ; K. Molitor, Der Verrath von Breisach 1639, Iéna, 1875 ; A. von Gonzenbach, Der General Ludwig von Erlach, Bern, 1880-82, 3 vol. ; J.G. Droysen, Bernard von Weimar, Leipzig, 1885 ; R. Reuss, L’Alsace au XVIIe s., Paris, 1897 ; G. Livet, L’intendance d’Alsace sous Louis XIV 1648-1715, Strasbourg, 1956 ; R. Oberlé, La République de Mulhouse pendant la guerre de Trente ans, Paris, 1965 ; Dictionnaire de biographie française, XII, 1970, 1379 ; G. Livet, Recueil des Instructions aux ambassadeurs, XXX, t. 1, p. 5 et LXXI.
† Raymond Oberlé (1986)