Skip to main content

ERCHENBALD (ARCHAMBAUD, ERKENBOLD)

Evêque de Strasbourg à partir du 17 septembre 965 († 11.10.991). Dans sa jeunesse, il portait le prénom d’Altrich. Il fut ordonné prêtre deux ans avant son élévation à l’épiscopat et son prédécesseur l’avait associé à l’administration du diocèse. L’archevêque Guillaume, métropolite de Mayence, le sacra évêque le 24 septembre 965. À sa formation littéraire nous devons le catalogue versifié des évêques de Strasbourg ainsi que des notes en prose ou en vers consignées sur les marges et les interlignes de ses manuscrits. De sa bibliothèque, conservée durant le Moyen Age à la cathédrale, il restait au temps de Wimpheling huit codices ; trois seulement nous sont parvenus : les œuvres de Paul Diacre (à Brême), de Prudence (à Berne) enfin le magnifique Évangéliaire, richement illustré, provenant sans doute de Saint-Gall et conservé aujourd’hui par la Société Industrielle de Mulhouse. La présence d’Echenbald, est attestée au synode d’Ingelheim (972) ainsi qu’à la diète de Spire (984). Selon Wimpheling, il bénit ou consacra 122 églises, chapelles ou autels avec le concours d’autres prélats, dont l’archevêque de Mayence, celui de Cologne, les évêques d’Augsbourg ou de Coire. Il prit également part au sacre des évêques d’Eichstaedt, de Bamberg, d’Osnabruck, de Coire, d’Augsbourg, de Spire, et d’autres. Sur son invitation Victor de Saint-Gall vint à l’école de la cathédrale pour y prodiguer son enseignement. Sous les auspices d’Erchenbald se placent les débuts de l’abbaye d’Altorf (974) ; de même l’évêque protégea les abbayes de Marmoutier et de Schuttern. Ses bonnes relations avec les empereurs Otton II et Otton III lui permirent d’obtenir du souverain pour son siège le droit de battre monnaie, la justice à Strasbourg et dans ses faubourgs, la pleine propriété sur les biens du fisc à Moussey, près Dieuze. Ainsi l’évêque de Strasbourg constituait le noyau de sa seigneurie temporelle, surtout par l’application de la charte impériale de 982 émise à Salerne.

Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, I, n° 148-192 ; Ph. A. Grandidier, Œuvres historiques inédites, t. I, Colmar, 1865, p. 1-59 ; Ph. A. Grandidier, Nouvelles œuvres inédites, t. 1, Colmar, 1897, p. 311-410 ; G. de Dartein, « L’évangéliaire d’Erkanbold », Revue d’Alsace, 56, 1905, p. 530-537 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 451-452 ; L. Pfleger, Kirchengeschichte der Stadt Strassburg im Mittelalter, Colmar, 1943, p. 26-28 ; M. Barth, « Bischof Erchenbald und das Waltarilied », Archives de l’Église d’Alsace, 17, 1946, p. 162 ; Neue Deutsche Biographie, IV, 1959, 567 ; Dictionnaire de biographie française, XII, 1970, 1371 ; Ph. Dollinger, « Origine et essor de la ville épiscopale », Histoire de Strasbourg, t. 2, Strasbourg, 1981, p. 15-16 ; Encyclopédie de l’Alsace, V, 1983, 2830.

† André-Marcel Burg (1986)