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ENTRINGEN von

Cette famille de noblesse libre de Souabe, mentionnée depuis le XIe s., originaire de la région de Tübingen et apparentée aux comtes de Zollern, s’éteignit au XIVe s. Le chapitre cathédral de Strasbourg, dont les canonicats étaient occupés par la haute noblesse libre depuis le XIe s., ne compta pas moins de 7 membres de ce lignage tout au long du XIIIe s. Les Entringen sont donc une des familles les mieux représentées au sein du Grand Chapitre à cette époque, rivalisant avec les lignages alsaciens (Geroldseck, Lichtenberg, Ochsenstein) et dépassant largement les autres familles souabes (Delmensingen, Gundelfingen, etc.). Les chanoines n’étaient alors plus élus par l’assemblée du chapitre, mais par voie de cooptation, chaque chanoine pouvant désigner à tour de rôle son propre candidat. Ainsi s’explique l’accaparement des canonicats de Strasbourg par les membres de cette famille qui surent se placer avec efficacité : certains d’entre eux furent également chanoines de la cathédrale de Spire.

A. Vetulani, Le grand chapitre de Strasbourg des origines à la fin du XIIIe s., Strasbourg, 1927 ; J. Rott, Histoire du chapitre cathédral de Strasbourg au XIVe et au XVe s., dans Ecole nationale des chartes. Positions des thèses… 1933, Paris, 1933, pp. 149-158 ; R. P. Levresse, « Prosopographie du chapitre de l’église cathédrale de Strasbourg de 1092 à 1593 », Archives de l’Église d’Alsace, XVIII, 1970, p. 1-39.

1. Friedrich,

(† 29.4.1233). Fils du chevalier Otton d’Entringen, il fut chantre du chapitre cathédral de Strasbourg de 1201 à sa mort. Son frère Bérenger fut évêque de Spire de 1224 à 1232.

W. Wiegand, « Das Melker Seelbuch der Strassburger Kirche », Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, NF 3, 1888, p. 90 et 193.

2. Eberhard,

mentionné dès 1237 en tant que chanoine de la cathédrale de Strasbourg, c’est encore comme tel qu’il figure en 1254 dans les sources pontificales. En 1256, il est archidiacre. Il administra également la fabrique de la cathédrale avec son parent, l’écolâtre Marquard d’Entringen, avant que la ville n’enlevât définitivement au chapitre la gestion de l’œuvre au cours de la décennie 1280- 1290. C’est Entringen qui fit élever dans sa cour claustrale, située à l’emplacement de l’actuelle résidence épiscopale, une chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste et à saint Jean l’Évangéliste que l’évêque Walther de Geroldseck consacra le 27 février 1261.

Bibliothèque de Sélestat, ms. 91, f. 116 ; Urkundenbuch Strassburg, I, 255, 402, 609 et 610, III, 102 ; E. Berger, Les registres d’Innocent IV, Paris, III, 1897, 7462 ; J. Wimpheling, Catalogus episcoporum Argentinensium, Strasbourg, 1508, p. 62 ; P.-A. Grandidier, Essais historiques et topographiques sur l’église cathédrale de Strasbourg, Strasbourg, 1782, p. 358.

  1. Otto,

chanoine de Strasbourg et de Spire, frère de 2. Il est mentionné pour la dernière fois dans les sources en juillet 1275. Il habita la même cour claustrale que 2.

Bibliothèque de Sélestat, ms. 91, f. 42 v° ; A. Seyboth, op. cit., p. 214 ; R. Levresse, Archives de l’Église d’Alsace, XVIII, 1970, p. 10 ; H. V. Malottki, Heinrich von Leiningen, Bischof v. Speyer u. Reichskanzler…, Kallmünz, 1977, Reg. 96.

  1. Konrad,

(† 7.7.1257). Chanoine de Strasbourg et de Spire, frère de 2 et 3.

Bibliothèque de Sélestat, ms. 91, f. 43 ; Reimer, « Das Todtenbuch des Speierer Domstifts », Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 1874, p. 431 ; R. Levresse, Archives de l’Église d’Alsace, XVIII, 1970, p. 11 ; Malottki, op. cit., Reg. 96.

5. Otto, dit Sunnencalp,

chanoine de Strasbourg et de Spire. Il est mentionné pour la dernière fois le 2 avril 1262. Il était l’oncle des 2, 3 et 4.

Bibliothèque Sélestat, ms. 91, f. 43 ; K. Busch et F. X. Glasschröder, Chorregel u. jüngeres Seelbuch des alten Speierer Domkapitels, 1, Spire, 1923, p. 536 ; R. Levresse, Archives de l’Église d’Alsace, XVIII, 1970, p. 14.

6. Marquard, dit Sunnencalp,

(† entre février 1296 et mars 1297). Cité comme chanoine dès 1247, il apparaît comme écolâtre en 1266 ; il accéda au décanat entre le 22 août 1284 et le 11 février 1286. M. fut avec E. d’Entringen à la tête de la fabrique de la cathédrale.

Urkundenbuch Strassburg, I, 312, 609 et 610, III, 173 et 195.

  1. Friedrich,

il apparaît sur la liste des chanoines de 1265 se trouvant dans le Liber regulae du chapitre, conservé à la Bibliothèque de Sélestat.

R. Levresse, Archives de l’Église d’Alsace, XVIII, 1970, p. 16.

Philippe Lorentz (1986)