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ENSINGER Matthäus

Maître d’œuvre des cathédrales de Berne et d’Ulm (★ Ulm (?) vers 1390/95 † Ulm 1463).

Frère de Caspar Ensinger. D’un premier mariage sont nés : Vincenz, Anton, Moritz, Ursula et Margret. Son quatrième fils, Matthäus, est issu d’un second mariage avec Dorothea Trogen. E. apprit le métier à Strasbourg chez son père en même temps que ses frères Caspar († Ulm 1429/30) et Matthias (†1438). Il collabora avec son père à la construction de l’octogone et devint maître vers 1410. En automne 1420 il partit pour Berne où il travailla pendant 26 ans à la construction de l’église Saint-Vincent de cette ville. En 1425 il séjourna pendant quelques semaines à Oberhofen près du lac de Thun sans qu’on connaisse les travaux qu’il y exécuta. En 1435 il fut élu membre du grand conseil de Berne. La même année il fut appelé à Ripaille pour y préparer la construction de l’église Notre-Dame. Il y sculpta, l’année suivante, le cénotaphe du maréchal Manfred de Saluzzo (Saluces). Vers 1440 il travailla temporairement à l’église Notre-Dame à Esslingen. En août 1445 il fut appelé à Fribourg en Suisse pour y procéder à une inspection de travaux en cours. A partir d’août 1446 il s’installa à Ulm où il venait d’être nommé maître d’œuvre tout en gardant de jure ce titre à Berne jusqu’en février 1453. En fait il s’occupa encore jusqu’en 1449 de la cathédrale de Berne. En 1450 on le trouve à Bâle où il eut un différend avec le prévôt de Saint-Léonard au sujet du Heilspiegelaltar dont il avait exécuté certaines sculptures. Cette même année 1450 le nom de Matthäus figure aussi dans les comptes de l’Œuvre Notre-Dame de Strasbourg comme emprunteur d’une somme d’argent. Des pourparlers eurent alors lieu avec lui pour prendre la succession du maître d’œuvre Johann Hültz © († 1449). Ils échouèrent, semble- t-il, parce qu’on ne voulut pas l’autoriser à aller deux fois par an à Ulm pour y superviser les travaux de la cathédrale de cette ville dont il était le maître d’œuvre. Il travailla désormais jusqu’à sa mort à Ulm où son buste est encastré dans le bas-côté nord de l’église. Un autre buste se trouve à Berne au portail ouest côté sud. D’autre part les figures de Sénèque et de Ptolémée qui ornent les stalles du chœur d’Ulm passent pour être les portraits de Matthäus Ensinger et de son fils Moritz.

Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, X, 1914, p. 565-566 ; Historischbiographisches Lexikon der Schweiz, III, 1926, p. 44 ; H. Rott, Quellen und Forschungen… III. Der Oberrhein, Quellen II (Schweiz) 1936, p. 127 ; A. Conradt, Ulrich von Ensingen als Ulmer Münsterbaumeister und seine Voraussetzungen, Freiburg im Breisgau, 1959 ; Neue Deutsche Biographie, IV, 1959, 538-539 ; F. Maurer, Kunstdenkmäler der Schweiz, Kanton Basel-Stadt, IV, 1961, 155, 223, V, 1966, 100, 105, 367-369 ; L. Mojon, Der Münsterbaumeister Matthäus Ensinger, Bern, 1967 ; B. Schock-Werner, Das Strassburger Münster im 15. Jh., Köln, 1983, 142-145.

Monique Fuchs (1986)