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ENGELBACH

Famille qui a donné à l’Alsace des pasteurs et des administrateurs (Pl). Originaire de la Hesse, où elle apparaît à Biedenkopf au XVIe s.

1. Georges,
(★ Büdesheim bei Friedberg en Wetteravie, Hesse, vers 1629 † Neuwiller 3.10.1678). Fils de Johann Jacob Engel, prévôt et « Untergrefe », et de N. Kern, ∞ 30.10.1655 à Bouxwiller Marguerite Wegelin, fille du pasteur de Kork, Bade. Immatriculé au Gymnase protestant de Strasbourg comme pauvre en 1648 et à la faculté de Théologie en 1649, pasteur à Ernolsheim lès Saverne (1655-1666), puis à Neuwiller-lès-Saverne et Imbsheim (1666-1678).

2. Georges Jacques,
(★ Ernolsheim ? vers 1656 † 1723 ?). Fils de 1. ∞ 13.11.1679 à Westhoffen Marie Madeleine Moller, fille de Jean Conrad Moller, trompette et capitaine-châtelain du Lichtenberg. Trisaïeux de l’ami de Goethe ©, Christian Lersé ©. Receveur du bailliage et receveur ecclésiastique de Westhoffen pour les comtes de Hanau-Lichtenberg, puis conseiller de chambre du comte de Linange-Falckenbourg à Heidesheim am Rhein, Palatinat.

3. Jean Michel,
(★ Ernolsheim ? 23.11.1658 † Bischwiller 23.12.1722). Frère de 2. ∞ 13.6.1690 à Bischwiller Anne Marie Lang, de Strasbourg, veuve de J. Philippe Reichardt. Conseiller et receveur des rentes des princes palatins de Sponheim à Bischwiller, il laissa une fortune de 17 000 livres.

4. Jean Jacques,
(★ Westhoffen 1.12.1692 † Bouxwiller 31.3.1737). Fils de 2. ∞ 6.5.1721 à Bouxwiller Catherine Sophie Rischke († 12.12.1773), fille d’un bailli du Brandebourg. Etudes primaires et secondaires au Gymnase de Bouxwiller, immatriculé en faculté de Théologie de Strasbourg en 1708, à celle d’Iéna en 1714, il voyagea et fut ordonné en 1718 à Bouxwiller. Pasteur adjoint à Allenwiller en 1718, pasteur en titre à Eckartsweier, Bade, en 1719, « diacre » (1721), puis pasteur et « Spezial » (surintendant des églises et des écoles) du comté de Hanau-Lichtenberg en 1736. Adepte du piétisme, mouvement de réveil religieux fondé par Spener ©, il publia à Strasbourg en 1736 sous le titre évocateur, inspiré de Zinzendorf, Girrendes Täublein in einem Gesangbuch alter und neuer Lieder, un recueil de cantiques, repris dans le recueil de Heiler © de 1696 et dans celui de Freylinghausen, en usage en Allemagne. Introduit officiellement en 1737 dans le comté, il fut réédité avec un livre de prières en 1738, 1741, 1744, 1758, 1764 et 1768 à Strasbourg et en 1767 à Pirmasens. Son fils Jean Jacques (★ Bouxwiller 21.3.1722 † Bouxwiller 29.6.1770), fut avocat à la Régence depuis 1747, nommé archiviste de la Chancellerie en 1764 et conseiller de Chambre en 1766, et père de Jean Regnard (★ Bouxwiller 21.4.1748), secrétaire de la Chambre des finances de 1771 à 1792, conseiller depuis 1779, dont la postérité se fixa à Birmingham.

5. Jean Conrad,
(★ Westhoffen fin XVIIe s. † Oberbronn 17.8.1758). Frère de 4. D’abord (1730) receveur des comtes de Linange à Heidesheim am Rhein, puis conseiller de la chambre des finances et enfin président du conseil de Régence du comté de Hanau-Lichtenberg à Bouxwiller. Partageant les convictions piétistes de son frère, il en fut le continuateur. Entretenant une correspondance active avec le comte de Zinzendorf, il se fit envoyer par lui un précepteur pour ses enfants, Meissner, qui joua un rôle marquant dans l’enseignement religieux du comté. La faveur croissante dont jouit dès lors l’esprit des Frères moraves dans les paroisses du ressort et même au-delà, gagnant peu à peu les familles des hauts fonctionnaires et des pasteurs, inquiéta le Couvent ecclésiastique luthérien de Strasbourg. Dirigé par le théologien Froereisen ©, celui-ci parvint à convaincre le landgrave héritier de Hesse-Darmstadt de limiter l’influence du piétisme, si ouvertement propagée par Engelbach. Ce dernier, qui refusait de retirer ses filles d’un pensionnat morave à Marienborn, Saxe, fut congédié en 1749. Il obtint un poste de conseiller à la chancellerie des princes de Hohenlohe à Oberbronn, sans renoncer à ses tendances religieuses. L’un des princes, grand juge de la Cour impériale de justice de Wetzlar, l’y emmena de juillet à décembre 1753.

6. Anne Marie,
(† Strasbourg 1762). Fille de 3. ∞ 9.12.1716 à Strasbourg Élie Brackenhoffer ©.

7. Jean Philippe,
(★ Bischwiller 11.7.1697 † Bischwiller 21.3.1762). Frère de 6. ∞ 1.6.1720 à Bischwiller Anne Marie Simon, fille d’un conseiller aulique et de Régence des princes palatins de Deux-Ponts. Immatriculé au Gymnase protestant de Strasbourg en 1705 et à la faculté de Philosophie en 1712, il entra comme assesseur à la chambre des finances des mêmes princes à Bischwiller et y devint receveur des rentes.

8. Chrétien Charles Casimir,
(★ Bischwiller 3.6.1723 † Bischwiller 26.12.1762). Fils de 7. ∞ 6.12.1762 à Bischwiller Frédérique Caroline Christiane Schuch. Exerça les mêmes fonctions que son père.

9. Jean Philippe Daniel,

(★ Bischwiller 18.7.1727 † 1791). Frère de 8. ∞ Philippe Hellwig. Conseiller de la chambre des finances à Deux-Ponts. Son fils Frédéric Charles (★ 1762 † 1836) fut conseiller d’État du tsar de Russie.

10. Jean Frédéric,
(★ Bischwiller 8.11.1730 † Strasbourg sept. 1802). Frère de 9. ∞ I 12.12.1762 à Oberhoffen sur Moder Jeanne Sophie Claudine Hesser, d’origine prussienne († 1763) ; ∞ II 18.7.1771 à Neuwiller-lès-Saverne Elisabeth Augusta Messinger, fille d’un conseiller de Régence de Bouxwiller. Immatriculé en faculté de Philosophie à Strasbourg en 1749, à Iéna en 1751. Registrateur-archiviste et conseiller de la Régence, secrétaire du consistoire du comté de Hanau- Lichtenberg, il se retira à Strasbourg après 1792.

11. Frédéric Auguste,
(★ Bouxwiller 15.4.1772 † Strasbourg 4.3.1826). Fils de 10. ∞ 23.4.1804 à Strasbourg Catherine Hennenberg, fille du diplomate Philippe Jacques Hennenberg. ©. Études secondaires au Gymnase de Bouxwiller, supérieures à Göttingen (1789-1794) et à Erlangen (1791), licence en droit. Membre du club des Jacobins (1792), rédacteur au Weltbote (1793-après 1800), secrétaire rédacteur (1798), puis avocat-avoué (1805) près le tribunal civil de Strasbourg. Il a laissé un carnet de notes intéressantes sur le siège de 1814.

12. Charles Jules
(★ Strasbourg 29.6.1812 † Rothau 14.8.1866). Fils de 11. ∞ 18.2.1850 à Strasbourg Louise Steinheil, fille de Gustave S., négociant et manufacturier, et sœur de Mmes Dieterlen © et Boegner ©. Immatriculé au Gymnase protestant en 1819, puis en Faculté de Droit (doctorat en 1834). Avocat et avoué à Strasbourg, il collabora au Courrier du Bas-Rhin pour les questions d’économie sociale. Commis à la préfecture en 1842, chef du bureau de l’Instruction publique en 1846, il se mêla à la campagne des banquets en 1847. Républicain saint-simonien, il devint en 1848 adjoint au maire et secrétaire du Comité central des républicains ; conseiller de préfecture de 1848 à 1851. Le coup d’État du 2 décembre 1852 le détermina à quitter toute fonction administrative et il prit une part d’associé dans un commerce de houille. Membre et secrétaire du consistoire du Temple-Neuf. Sa veuve opta pour la France en 1872, mais finit ses jours à Rothau. Leur postérité s’établit au Havre, à Paris et à Guebwiller.

13. Georges Jacques,
(★ Auenheim, Bade, 24.10.1709 † Herrenhut, Saxe, 12.11.1768). Fils de Georges Jacques Engelbach, pasteur, et de Marie Sibylle Michaelis, et petit-fils de 2. Études secondaires au Gymnase de Bouxwiller, supérieures à la faculté de Philosophie de Strasbourg (1725), à Wittenberg (1727) et à Halle (1728). Successivement prédicateur à Bouxwiller (1733-1734), « diacre » à Ingwiller (1734-1735), pasteur à Wissembourg (Saint-Michel) et Schweigen, Palatinat, de 1735 à 1751, il dut renoncer à ce poste à la suite de difficultés suscitées par son adhésion au piétisme et à la création d’un conventicule d’une cinquantaine de personnes. Prédicateur à la cour des Wildgraves du Rhin à Gaugrehweiler, Rhénanie-Palatinat, et inspecteur ecclésiastique (1751- 1756), il rejoignit en 1758 la Communauté des Frères moraves fondée à Herrenhut par le comte de Zinzendorf.

Archives départementales du Bas-Rhin, 8E dépôt 525 (116) ; Archives familiales Engelbach à Guebwiller ; Armorial de la généralité d’Alsace, Paris, 1861, p. 49 et 63 ; Lehr, L’Alsace noble, 1870, t. 3, p. 430, 443 ; E. Barth, Hommes de la Révolution, Strasbourg 1885, p. 301 ; G. Knod, Die alten Matrikeln, 1897-1902, voir index ; Ch. Klein, Das gelehrte Buchsweiler, Strasbourg, 1912, p. 9 ; Ch. Klein, Pfarrerbuch und Kirchenchronik der älteren evangelischen Gemeinde zu Buchsweiler, Strasbourg, 1914, p. 114-115 ; Matricula Scholae Argentoratensis 1621-1839, Strasbourg, 1938-1980 ; H. Strohl, Le protestantisme en Alsace, Strasbourg, 1950, p. 267-270 ; Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, p. 137, 619, II, p. 601 ; Himly, Chronologie de la Basse Alsace, Strasbourg, 1972, p. 181 ; G. Schildberg, Le pastorat du comté de Hanau- Lichtenberg de 1618 à 1789, thèse, t. 2, Strasbourg, 1979, fiches EN-02 à 05 ; E. Gruner, Tables d’ancêtres Gruner-Willm, Lausanne, 1982 (voir index), avec portraits de 12 et de sa femme.

Christian Wolff (1986)