Industriel, économiste, philanthrope, mécène, (Pr) (★ Cernay 27. 3. 1818 † Paris 16. 9. 1883).
Fils de Frédéric Engel, et d’Annette Witz. ∞ 12. 1. 1843 à Mulhouse Julie Dollfus, fille de Jean Dollfus © et d’Anne Catherine Bourcart. 9 enfants.
Apprentissage chez Vaucher Frères, Mulhouse, puis quatre ans au Havre comme chef de la correspondance chez Francis Courant et Cie. Voyages en Angleterre, Écosse, Irlande. Il entra en 1843 dans l’établissement DMC (Dollfus-Mieg et Cie) et devint associé de la Société en 1848. Il y développa particulièrement la fabrication du fil à coudre, du coton à broder qui allait faire dans le monde entier la renommée de la firme. Il mena avec son beau-père Jean Dollfus une campagne active en faveur du libre-échange et contribua à faire voter la réforme douanière des traités de commerce (1860). Membre de la commission préparatoire des négociations économiques qui précédèrent et suivirent la conclusion du traité de Francfort (1870-1871). Membre de la députation envoyée à Tours au gouvernement de la Défense nationale et de la commission de défense des intérêts alsaciens. Il négocia avec le gouvernement français l’admission en entrepôts fictifs des tissus alsaciens afin d’éviter la ruine de l’industrie textile alsacienne placée devant l’adaptation au régime allemand. Il créa la Caisse de secours et de retraite pour le personnel ouvrier de la maison D.M.C. En 1851 il créa l’asile pour prévenir les accidents de machines. Il fut imité à Rouen, Gladbach en Allemagne, en Autriche. Créateur du dispensaire pour enfants malades à Mulhouse. Promoteur (1865) du premier musée de peinture à Mulhouse qu’il enrichit de 40 tableaux de sa collection. Donateur de l’importante collection d’estampes. Promoteur (1877) de la Société des Arts de Mulhouse. Réalisateur de l’actuel Musée historique de Mulhouse. Il fut également à l’initiative de la publication du Cartulaire de Mulhouse (6 volumes) qu’il paya de ses propres fonds et qui fut réalisé par l’archiviste X. Mossmann. En 1868 il mit à la disposition de la Société pour la Conservation des monuments historiques une somme de 3 000 F à décerner à l’auteur d’un « dictionnaire biographique de l’Alsace » dont il ressentait le manque et qui pourrait contribuer à la « vulgarisation des connaissances ». Donateur de nombreux ouvrages à la Bibliothèque municipale de Mulhouse. Il fit don d’une importante somme d’argent à l’Ecole française de Rome. Grand bienfaiteur du Diaconat. Fondateur en 1863 de la Ligue de l’enseignement et de la Bibliothèque communale de Dornach. Il y fit construire en 1868 la salle de réunion. Il dota cette fondation de 4 000 volumes. Diverses sociétés s’y fédérèrent sous le nom de Cercle du Dimanche pour aider au développement intellectuel de leurs membres par des lectures, des conférences et des concerts. Il opta en 1871 pour la France.
« Cinq études sur le commerce du coton en Algérie », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, t. XXV, XXVI, XXXII, XXIV, XXVI ; « Rapport sur un mémoire traitant de l’industrie du coton dans le Haut- Rhin », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, t. XXXII, p. 527 ; « Rapport sur le projet de former un comité et une exposition des objets historiques de Mulhouse », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse t. XXXIV, p. 212 ; « Proposition de création d’un Musée de peinture », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, t. XXXIV, p. 531 ; « Notes sur le Musée historique de Mulhouse », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, t. XLIV,, p. 97 ; « Mémoire sur l’épargne et la prévoyance à Mulhouse », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse t. XLVI, p. 209 ; « Le dispensaire de Mulhouse », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, t. LII, p. 402.
Bulletin du Musée historique de Mulhouse, 1868, p. 36 ; X. Mossmann, Les grands industriels de Mulhouse, Paris, 1879 ; A. Dollfus et E. Zuber, « Frédéric Engel-Dollfus », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1883, p. 537-554 et p. 659-664 ; X. Mossmann, La vie de Frédéric Engel- Dollfus », Revue d’Alsace, 1888, p. 96 ; S. Herscher, L’Alsace, ses idées, ses hommes et ses œuvres, Paris, 1889, p. 233- 255 ; Sitzmann I, 439 ; Dictionnaire de biographie française, XII, 1970, 1290 ; Encyclopédie de l’Alsace, V, 1983, p. 2751.
Raymond Oberlé (1986)
