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ENDINGEN

Famille du patriciat strasbourgeois XIIIe-XVIIe siècle. Elle tire probablement son origine d’une localité badoise (Endingen, commune de Kaiserstuhl, Kr. Freiburg/Breisgau). Cependant il existe une lignée badoise dont les armes diffèrent de celles de Strasbourg. Ces dernières auraient été concédées en 1403 par l’empereur Robert.

1.Thomas,
stettmeister († au plus tard en février 1421). Th. d’Endingen a joué un rôle important à une période assez agitée de l’histoire de Strasbourg. Il entra au conseil en 1375 avec le titre de Constofler, devint Stettmeister en 1396 et en 1404. Lors du recensement de 1392, il apparaît à la tête des habitants du quartier de Saint-Nicolas sur la Bruche, mais possédait aussi de nombreux biens dans la campagne (Nideck, Westhoffen, Balbronn) et eut à ce titre à souffrir des guerres livrées à la ville par le margrave de Bade et l’évêque de Strasbourg. La rétrocession de ces biens fit l’objet de clauses particulières dans les accords conclus entre la ville et ses adversaires. De septembre à novembre 1396, Th. d’Endingen dirigea l’armée strasbourgeoise qui fit le siège de Guémar, alors occupée par les troupes du sire de Ribeaupierre. Il soumit la place à un bombardement en règle. Finalement sur l’intervention du duc d’Autriche un accord fut aménagé à Bergheim, le 3 novembre 1396, entre le sire de Ribeaupierre et la ville de Strasbourg représentée par Th. d’Endingen. Les troupes strasbourgeoises désœuvrées se mirent à ravager la campagne à la colère des Colmariens, pourtant alliés de Strasbourg. Par la suite Th. d’Endingen remplit plusieurs missions diplomatiques. Il représenta la ville auprès de l’empereur à Francfort puis à Strasbourg même. Un fils de Th. d’Endingen, Jean Rodolphe, fit partie d’un groupe de gentilhommes qui accompagnèrent l’empereur en Italie en 1401. Après la mort de son père, Jean Rodolphe figura parmi les signataires du Schwörbrief de 1424.

2. Johann Rudolph,
descendant des précédents, Stettmeister († avant le 14.10.1493). J.-R. d’Endingen fut huit fois Stettmeister entre 1470 et 1480. Il était notamment en fonction au moment des guerres de Bourgogne et reçut à ce titre les compliments du comte de Linange après l’issue heureuse (pour la ville) de la guerre. Il figure parmi les prestataires dans le Schwörbrief de 1482. Selon une note de G. Fritsch, il aurait acquis du palatin Louis une part du château de Marlenheim, qu’il aurait rétrocédé en 1491 à la ville de Strasbourg.

Archives municipales de Strasbourg, séries AA, I à VIII, passim ; B. Hertzog, Chronicon Alsatiae, Strassburg, 1592, t. 6, p. 241 ; Urkundenbuch der Stadt Strassburg, passim ; Die Chroniken der oberrheinischen Staedte, Dresden, 1870, p. 1050 ; J. Kindler von Knobloch, Das goldene Buch von Strassburg, Wien, 1886 ; G. Fritsch, Note sur Marlenheim, B.C.G.A., 1968, p. 55 ; Ch. Wittmer, Inventaire des chartes (des Archives municipales de Strasbourg) 1401-1439, ms. v. 1970, p. 142 ; G. Wunder, Das Strassburger Landgebiet, Berlin, 1967, p. 154.

Jean-Yves Mariotte (1986)