Banquier, philanthrope, (Pl) (★ Strasbourg 15.3.1786 † Donaueschingen, Bade 20.8.1876).
Petit-fils de Jean-Chrétien I Ehrmann ©. Fils de Jean Daniel Ehrmann, directeur de la Douane (★ Strasbourg 19.2.1755), et de Louise Salomé Treitlinger (★ Strasbourg 23.10.1757 † Strasbourg 19.12.1838), fille de Jean Louis Treitlinger, conseiller de régence du duc de Wurtemberg, et de Marie Salomé Krantz. ∞ à Francfort Lydie Bethmann, issue d’une famille de banquiers.
Appelé par son oncle Jean Chrétien II © 4 à Francfort, Jean Auguste Ehrmann s’engagea dans les activités bancaires. Par ordonnance du 16 janvier 1838, il fut réintégré dans la qualité de français. Se trouvant à la tête d’un capital considérable, il consacrait ses biens aux établissements de bienfaisance et à l’instruction publique. Membre de la Commission administrative des Hospices civils, il légua à cette institution par testament du 4 janvier 1876 une somme équivalente à un million de francs de l’époque. Le testateur avait stipulé que cette somme devait faire l’objet d’une gestion particulière, destinée à la fondation et à l’entretien d’un établissement pour convalescents, qui, en souvenir de sa mère, devait porter le nom de celle-ci. À son décès, il fut alors procédé à l’achat d’une propriété à la Robertsau sous la direction de l’architecte hospitalier Perrin ; l’aménagement des locaux, avec deux pavillons destinés respectivement aux femmes et aux hommes, fut suivi de l’ouverture, en 1880, de l’Hospice Lovisa. Par la suite, l’établissement devait connaître différentes destinations : asile des orphelins durant la guerre de 1914-1918, il fut converti, à la suite de la dépréciation du capital, en refuge pour les enfants, administré par l’Office municipal de la Jeunesse, avant de devenir, en 1975, Maison de protection maternelle départementale. Les revenus restants avaient permis en 1935 l’installation d’un autre Hospice Lovisa à Saverne, réservé aux femmes convalescentes. Dans ses dispositions testamentaires, Ehrmann avait également prévu une somme importante pour la constitution de bourses d’études au Séminaire protestant et au bénéfice de différentes institutions de bienfaisance.
Archives municipales de Strasbourg, état-civil, registre des baptêmes, Saint-Thomas, N 256, f° 380a, n° 766 ; registre des décès, 1838, n° 2287 ; registre des décès, 1876/II, supplément n° 16, JAL des 23.8.1876, 31.8.1876 et 6.9.1877 ; Affiches de Strasbourg, 23.8.1876 (détail des destinations du legs) ; J. Krieger, Topographie der Stadt Strassburg nach ärtztich-hygienischen Gesichtspunkten bearbeitet, Strassburg, 1885, p. 370-373 ; M. Gaugery et J. Oster, A travers les hôpitaux des provinces recouvrées, Nancy, Paris, Strasbourg, 1927, p. 152-153 ; Les Hospices civils de Strasbourg, 2e éd., Strasbourg, 1938, p. 76- 84.
Théodore Vetter (1986)