Médecin et chirurgien militaire, (Pl) (★ Strasbourg 9.8.1821 † Le Mans 1.1.1871).
Fils de Jean-Auguste Ehrmann ©. Célibataire.
Docteur en médecine le 19 juillet 1842 (thèse : Sur les polypes du larynx) et admis à l’hôpital militaire de perfectionnement du Val-de-Grâce. Nommé au grade de sous-aide-major le 6 septembre 1843, il reçut plusieurs affectations. De nouvelles mutations le conduisirent en Algérie et le firent participer à plusieurs campagnes en Kabylie. Reçu au concours des hôpitaux. En 1859, il fut désigné à la direction du Service médical de la division de cavalerie de la Garde impériale durant la guerre d’Italie. À son retour en France, il fut désigné brièvement aux hôpitaux d’Avignon et de Strasbourg, prit part à l’expédition de Syrie de 1860 à 1861, avant une nouvelle affectation hospitalière à Metz et à Strasbourg.
Enfin, en 1862, il s’embarqua pour le Mexique en qualité de chirurgien en chef de la première ambulance ; il succéda à Lallemand comme médecin en chef du corps expéditionnaire. Durant cinq ans, il y déploya une activité considérable en faveur des relations médicales franco-mexicaines. À la création de la Commission scientifique, littéraire et artistique, il devint président de la sixième section, consacrée à la médecine. Alors médecin principal de 1re classe, il fut l’un des fondateurs de la Gaceta medica de Mejico. Parmi ses travaux scientifiques, il convient de relever ceux consacrés par lui au « tabardillo » (maladie spécifique du pays, identifiée ultérieurement au typhus exanthématique murin) dans une étude comparative avec la fièvre typhoïde d’Europe dont il établit la distinction, alors que les germes des deux maladies étaient encore inconnus. Dans son rôle d’hygiéniste et d’épidémiologiste, il est également l’auteur d’un ouvrage de géographie médicale intitulé : Route de Vera-Cruz à Mexico (1866). La chirurgie lui doit l’invention d’un appareil pour la réduction des fractures du col et de la diaphyse du fémur (1865-66). Après le rappel des troupes par Napoléon III en 1867, Ehrmann revint à Strasbourg, puis devint médecin-chef de l’hôpital militaire de Metz ; durant le siège en 1870, il fit preuve d’un dévouement exemplaire et contracta une dysentrie. S’étant mis à la disposition de l’armée de la Loire en tant que médecin en chef du 19e corps expéditionnaire formé en décembre 1870, il devait décéder peu de semaines plus tard.
Chevalier de la Légion d’honneur le 30 décembre 1857, il fut promu officier le 12 août 1861. Son activité au Mexique lui valut l’ordre de Notre-Dame de la Guadalupe.
Archives municipales de Strasbourg, état-civil, registre des naissances 1821, f° 342, n° 1362 ; E. Gross, « Notice biographique sur A. Ehrmann », Gazette médicale de Strasbourg, 1871, 10, p. 119-21 ; Courrier du Bas-Rhin du 22.1.1871 ; Affiches de Strasbourg, n° 44, 2.6.1875 ; E. Lobstein, « Karl Heinr. Ehrmann », Berliner Klinische Wochenschrift 1878, n° 33, p. 7 ; A. Dechambre et L. Lereboullet, Dictionnaire encyclopédique des Sciences médicales, 1re série, t. 33, 1886, p. 41-42 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 427 ; R. Steimle, « Albert Ehrmann (1821-1871), Médecin chef du Corps expéditionnaire français au Mexique, Président fondateur de la Société de médecine, actuelle Académie de médecine de Mexico », Histoire des sciences médicales, XVIII, 3, 1984, p. 208-214 ; (portrait).
Théodore Vetter (1986)