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EHENHEIM Goesli ou Goeslin von

Minnesaenger (ou Minnesinger), (★ XIIIe s. † vers 1280).

Cette famille remplissait les fonctions de Burgmann (châtelain), préposé au château impérial des Hohenstaufen à Obernai. Mentionné en 1242 et 1276, Goesli était issu d’une famille de ministériaux d’Empire, citée depuis 1176. Appartenait, semble-t-il à la famille noble des Gozmar (ou Gosmar, ou Gossmar) von Ehenheim. Il portait le titre de miles (chevalier) et de Herr (seigneur). De Goesli sont conservés deux Lieder dans le célèbre manuscrit de Manesse (autrefois Bibliothèque nationale de Paris et actuellement à Heidelberg). Il chanta surtout la nature, l’amour et la dame de ses pensées. Dans le premier Lied, qui comporte trois strophes de neuf vers, il chante l’arrivée du printemps. Il s’adresse ensuite à la dame de son cœur à laquelle il voue un amour impérissable, en la présentant comme une femme belle, pure et parfaite. Le poète, en proie au mal d’amour, le lui avoue en secret et se déclare prêt à se mettre à son service. Dans le second Lied, de deux strophes de treize vers, qui baigne dans un paysage d’hiver, il idéalise à nouveau la souveraine de son cœur, dame de haut rang, parée de toutes les vertus (« rose parmi les épines »). Plein d’admiration pour elle, il voudrait la servir comme son vassal, mais n’ose pas lui déclarer sa flamme. Les deux Lieder portent la marque de la poésie courtoise à la fin de son apogée. Les deux œuvres, attachantes, mais d’un style peu fluide et d’où l’originalité est absente, se distinguent cependant par le ton discret, la vigueur rythmique, l’harmonie, la gracieuse ornementation des vers, une forme riche.

J.-M. Gyss, Histoire de la ville d’Obernai, Strasbourg- Paris, 1866, t. 1, p. 154-155, p. 157-158, t. 2, p. 419-423 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 423 ; M. Allheilig, Saisons d’Alsace, III, 1949, p. 154-202 ; G. Michler, Les Minnesaenger alsaciens, mémoire de maîtrise, Strasbourg, 1974, t. 1, p. LXXVI, 62-64, 153-154, 208-209 (textes originaux et traductions françaises), t. 2, p. 464-474 ; J. Braun, Obernai, 1977, p. 173-174 ; R. Ruprecht, « Gösli von Ehenheim, elsässicher Minnesänger aus dem 15. Jh. », Deutsches Literatur-Lexikon, t. 6, 1978, col. 476 ; V. Mertens, « GösIi von Ehenheim, Minnedichter », Deutsche Literatur des Mittelalters, Verfasserlexikon, t. 3, 1981, col. 101-102 ; Encyclopédie de l’Alsace, V, 1983, 2671. Portrait en chevalier de tournoi, avec armoiries, dans le manuscrit de Manasse.

Jean Braun (1986)