Skip to main content

EBERLE Gaspard, dit GASPARD (nom de guerre)

Maréchal de camp, baron d’Empire (★ Sélestat 10.6.1764 † Nice 16.2.1837).

Fils de François Joseph Eberlé, soldat au régiment suisse de Waldner, et de Catherine Golinger. ∞ ? à Nice, Marie Julie Bermon (★ Nice 14.4.1787 † Nice 27.2.1854), fille de Jean Baptiste B., et d’Elisabeth Tau. Cinq enfants. Le père d’Eberlé était probablement d’origine suisse comme l’était le père du général Amey ©, chirurgien au même régiment suisse du colonel Waldner de Freundstein ©. Fortement décimé par la guerre d’Allemagne, ce régiment était venu se reposer à Sélestat en février 1763-1764 et en 1767-68. Fils de soldat, Eberlé s’engagea le 25.9.1781 au régiment du Maine qui était encore en Corse quand éclata la Révolution. Le caporal Gaspard fit partie de la petite armée qui, en septembre 1792, envahit le comté de Nice, possession du roi de Sardaigne. Au cours de cette campagne, l’avancement de Gaspard s’accéléra : nommé sergent le 16.3.1792, il fut promu adjudant général, chef de bataillon. L’adjudant général Eberlé participa au siège de Toulon et contribua par son intrépidité à la prise d’une redoute anglaise qui lui valut le brevet d’adjudant général, chef de brigade, signé le 21.11 par les représentants du peuple dont Barras. En 1794 E. passa à l’armée des Pyrénées Orientales et participa aux sièges de Collioure et de Port-Vendres. Revenu en l’an IV à l’armée d’Italie, il s’illustra dans de nombreuses batailles. En 1797 Eberlé suivit Joubert au Tyrol et força le 28.3 le passage à Mittenwald. Désigné pour faire partie de la campagne d’Egypte, Eberlé participa à l’occupation de l’île de Gozzo. Le 20.7 il assista à la mise en déroute des Mameluks aux Pyramides. Pour raison de santé Eberlé dut être rapatrié prématurément en France. Le 15.2.1800 Eberlé se trouva au camp de Chalon-sur-Saône où il reçut le commandement de la 1ère demi-brigade de l’armée d’Orient. A la tête de ce corps, il prit part aux opérations de l’armée d’Italie et se signala tout particulièrement le 26.12 au passage du Mincio : un éclat d’obus déchiqueta son bras droit dont l’amputation fut réalisée sur le champ de bataille : Bonaparte, Premier Consul de la République, lui remit le 15.6.1801 un sabre d’honneur. La place de commandant d’armes à Nice étant libre, il reçut le 3.4.1802 sa nomination avec rang de général de brigade. Le 24.9.1803, Eberlé fut classé dans le 5e cohorte de la Légion d’honneur et le 15.6.1804 il fut promu commandant de cet ordre le 1.3.1808. Chevalier de l’Empire en 1801, il devint baron par lettres patentes du 1.1.1813. Après l’abdication de Napoléon en 1814, la France perdit la ville de Nice et son comté. Le 20.5 Eberlé quitta Nice pour se retirer à Antibes, avec armes et bagages dont 3 canons et 6 caissons. Mis en non activité le 1.9.1814, le maréchal de camp Eberlé fut nommé le 1.11 chevalier de Saint-Louis. Au retour de Napoléon de l’île d’Elbe en mars 1815, Eberlé offrit ses services et fut nommé commandant supérieur de Briançon et du département des Hautes-Alpes (décret du 26.4.1815). La défaite de Waterloo (18.6) entraîna le blocus de Briançon par les troupes austro-sardes. Eberlé décida de défendre la ville avec le soutien de la population. Admis à la retraite le 6.3.1816. Sur l’insistance des Niçois, le roi de Sardaigne Charles Félix autorisa Eberlé à revenir à Nice. En 1836 son successeur Charles Albert lui remit la Croix des Saints Maurice et Lazare.

Archives municipales Sélestat, registre des baptêmes, 1761-66, année 1764, n° 117, 401 r° ; L. Susane, Histoire de l’ancienne infanterie française, Paris, 1851, t. IV, p. 251-256 ; M. Brahaut, Histoire de l’Armée, Paris 1860, en annexe du t. III, p. XCIV, liste alphabétique des militaires de tous les grades qui ont reçu des armes d’honneur ; A. Révérend, Armorial du Premier Empire..., t. II, Paris 1895, p. 128 ; Ministère de la Guerre, Historique des corps de troupe de l’armée française, 1569-1900, Paris 1900, p. 58-61 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 412 ; « La descendance du général Eberlé à Nice », Eclaireur de Nice du 14.2.1931 ; Six, Dictionnaire biographique des généraux et amiraux… 1792-1814, Paris, 1934, I, p. 420 ; P. Canistier, « Le général Gaspard Eberlé », Nice historique, novembre-décembre 1936, p. 161-167 ; « Le Centenaire du brave Gaspard Eberlé », Éclaireur de Nice du 14.2.1937 ; Dictionnaire de biographie française, XII, 1970, 1094 ; M. Kubler, « Les barons d’Empire de Sélestat, le général Gaspard Eberlé, gouverneur de Nice », Annuaire de la Société des Amis de la Bibliothèque de Sélestat, 1973, t. 23, p. 89-105, avec un portrait et les armoiries ; Encyclopédie de l’Alsace, V, 1983, 2601 ; Réalités alsaciennes, n° 29, 11 avril 1986, p. 14-17, portrait.

Maurice Kubler (1986)