Industriel, homme politique, (C) (? Thann 1.3.1902 † Colmar 25.8.1974).
Fils de Pierre Dungler, serrurier, et de Julie Schneider. ? I 29.9.1930 à Thann Marie Louise Billmann. ? II 25.9.1948 à Thann Marguerite Ertlen, veuve de R.-J. Borie. Avec son frère Julien, établi à Bâle, il dirigea à Vieux-Thann une entreprise mécanique spécialisée dans la construction de machines textiles. Entre les deux guerres, Dungler joua un rôle dans la vie politique haut-rhinoise, notamment comme militant de l’Action française. Au lendemain de l’invasion nazie il prit l’initiative, dès le 1.9.1940, de fonder à Thann, la première organisation de résistance en Alsace, la 7e colonne d’Alsace qui devint, l’année suivante, le Réseau Martial ayant pour but essentiel la collecte de renseignements militaires et économiques à transmettre à Vichy et à Londres. Prévenu qu’il allait être arrêté par la Gestapo, il quitta Thann en décembre 1940 et s’installa à Lyon. Il entra en contact avec Pétain, avec l’ORA (Organisation de Résistance de l’Armée), avec le général Frère et autres chefs de l’armée de Vichy. En 1943 D. se rendit en Afrique du Nord par Barcelone et Gibraltar. Alger était alors en proie à la rivalité Giraud – de Gaulle. Le général Giraud, – dont le passage en Suisse via Mulhouse-Liebsdorf, après son évasion de la forteresse de Königstein, n’avait pu réussir que grâce à des membres du Réseau Martial – le reçut. Le général de Gaulle n’accorda pas l’audience sollicitée. Dans un avion des services secrets américains, Dungler s’évada d’Alger pour être parachuté, la nuit, dans le Massif Central. Rentré en France et ayant rejoint ses compagnons après une absence de plusieurs mois, il fut chargé par le général Revers, chef de l’état-major de l’ORA de prendre contact avec un agent de l’Abwehr de Canaris, mais il fut arrêté fin février 1944 à Nice par la Gestapo, incarcéré dans diverses prisons en France et en Allemagne, et, en dernier lieu, au camp d’Eisenberg, en Tchécoslovaquie, où, le 8.5.1945, il fut libéré par les troupes américaines. En 1943-44 les éléments du Réseau Martial, alors commandé par le commandant Marceau-Kibler, adjoint de Dungler, avaient déjà été résorbés par les Groupes mobiles d’Alsace (GMA) qui, dans les rangs de la Brigade Alsace-Lorraine de Malraux participèrent activement à la libération de l’Alsace. Officier de la Légion d’honneur et titulaire de la médaille de la Résistance.
Rentré à Thann le 10.6.1945 et ayant repris ses activités industrielles il publia en 1960 deux plaquettes : Quelques souvenirs de 5 années de lutte et 30e anniversaire de la création de la 7e Colonne d’Alsace. Réseau F. F. C. Martial.
Ch. Béné, L’AIsace dans les griffes nazies, Raon-l’Étape 1973 ; Notice nécrologique, L’Alsace du 27.8.1974 ; Ch. Georges, « L’ami Paul Dungler », Appel G. M. A., 1974 ; F. L’Huillier, Libération de l’Alsace, Paris 1975 ; Encyclopédie de l’Alsace, t. 4, 1983, p. 2578-2579 ; L. Mercadet, La Brigade Alsace-Lorraine, Paris 1984.
Joseph Baumann (1985)