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DRINGENBERG Louis

Humaniste, pédagogue, (C) (? Dringenberg, diocèse de Paderborn vers 1410 † Sélestat 1477).

Aurait fréquenté l’école du Mont-Saint-Agnès près de Zwolle, fondée par les frères de la Vie Commune de Deventer. D’après son compatriote Hamelman il aurait été l’élève de Thomas Kempis, ce qui n’est pas prouvé puisque celui-ci passa sa vie à Deventer sans enseigner. En décembre 1430 il s’inscrivit à la faculté des Arts de l’Université de Heidelberg et devint bachelier ès arts le 12 7.1432, puis maître ès-arts le 8.4.1434. Nous ne connaissons pas son activité entre 1434 et 1441. Il a dû effectuer des études de théologie et fut ordonné prêtre. Le 27.4.1441 le tailleur de pierre Jean de Spire fut banni à perpétuité de la ville de Sélestat pour s’être battu à coups de hache avec le maître d’école qui fut renvoyé. Le poste fut signalé à Dringenberg par des amis sélestadiens (Conrad Hammer, Jean Fabri) qui étudiaient à Heidelberg. De 1441 jusqu’à sa mort (pendant 36 années) Dringenberg dirigea l’école latine de Sélestat, à laquelle il insuffla un esprit nouveau à l’image des frères de la Vie Commune de Deventer. Dès son arrivée à Sélestat il s’installa à l’Oeuvre Notre-Dame près de l’église Saint-Georges. Le recteur Jean de Westhuss lui confia la direction du chant sacré aux offices célébrés à la paroisse. Dringenberg fut un excellent pédagogue et un prêtre pieux. Il fit une fondation de 3 sols dans l’église paroissiale pour la sonnerie du salve le samedi soir. Jacques Wimpfeling © rendra un bel éloge à son maître en disant : «… L’éducation fut la passion de cet apôtre de la jeunesse et l’Alsace lui est redevable d’une partie non négligeable de sa culture… Tous ont été remarquablement instruits dans les connaissances élémentaires de la grammaire, sans qu’on leur ait ingurgité les gloses et les commentaires des ouvrages de Donat et d’Alexandre. De ces livres d’enseignements Dringenberg ne prenait que ce qui était utile et nécessaire à l’enseignement de ses élèves ». À travers l’explication des textes classiques latins et des Pères de l’Église, il essayait d’inculquer à ses élèves le beau langage et leur faisait composer des poésies.

Dringenberg mourut en 1477 et laissa quelques livres à la bibliothèque paroissiale. Le successeur de Dringenberg, le père de l’humanisme alsacien, sera Crato Hoffman ©.

Gény, « Das Schulwesen Schlettstadts bis zum Jahre 1789 », Mitteilungen der Gesellschaft für deutsche Erziehungs – und Schulgeschichte, t. II, 1901 ; J. Knepper, Das Schul – und Unterrichtswesen im Elsass von den Anfangen bis gegen das Jahr 1530, Strasbourg, 1905 ; Sitzmann I, 401 ; Alex. Dorlan, Histoire architecturale et anecdotique de Schlestadt, Paris, 1912 ; P. Adam, L’humanisme à Sélestat, 1962 ; P. Adam, « Louis Dringenberg », ASABS, 1977, p. 11-18 ; W. Strüwer, Die Schule zu Schlettstadt von 1450-1560. Ein Beitrag zur Culturgeschichte des Mittelalters, Leipzig, 1880 ; Fr. Rapp, « Die Lateinschule von Schlettstadt, eine grosse Schule für eine Kleinstadt », Studien zum stâdtischen Bildungswesen des spaten Mittelalters und der frühen Neuzeit, Gôttingen, 1983, p. 215-234.

Hubert Meyer (1985)