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DREIKAUS Huguette

Ecrivain, auteur-interprète, (C) (? Dauendorf 26.8.1949).

Fille d’Eugène Oster, ouvrier d’usine, et de Madeleine Kohler, aubergiste. ? 1.7.1974 à Haguenau Frank Karl Dreikaus, militaire (adjudant-chef à la retraite † 1.11.2004) ; 3 enfants.

Scolarité à l’école des filles de Dauendorf, puis, de la 7e à la terminale, au pensionnat Sainte-Philomène de Haguenau. Après des études de germanistique à la faculté des Lettres de Strasbourg, conclues en 1972 par le certificat d’aptitude à l’enseignement du second degré (Capes). Ses prestations témoignent d’une exceptionnelle curiosité sociologique et elle avoue volontiers – et sans forfanterie – son attirance pour la réflexion philosophique : elle est titulaire de plusieurs premiers prix à des concours nationaux de la spécialité. Autant à l’aise en français, en dialecte alsacien et en langue allemande, elle a étonné par ses connaissances en anglais, en italien, en latin voire en jänisch, ce dialecte spécifique aux gitans alsaciens.

Le parcours de professeur d’allemand de Huguette Dreikaus a commencé au collège de Guénange, Moselle de 1972 à 1975, s’est poursuivi à celui de Wœrth de 1975 à 1988, et s’est terminé à Strasbourg, au lycée Fustel de Coulanges de 1989 à 2001. Parallèlement, cette pédagogue a débuté, en 1989, une exceptionnelle carrière d’écrivain, de chroniqueuse de presse, de comédienne dans la difficile spécialité du « one woman show », d’auteur de pièces de théâtre ou de sketches pour cabaret, de productrice de spectacles. En langue française elle a publié plusieurs ouvrages : des succès de librairie dont témoignent des chiffres de tirage impressionnants. Des extraits de sa prose figurent dans le manuel Blau, Weiss, Rot utilisé dans les écoles allemandes pour l’apprentissage du français. Titulaire d’une chronique hebdomadaire dans les Dernières Nouvelles d’Alsace, elle donne également, et tout aussi régulièrement, une chronique en langue allemande aux journaux du groupe Mittelbadische Presse. Engagée dans la promotion de l’égalité des chances pour les femmes, elle a soutenu le mouvement Femmes d’Alsace. Son nom a figuré sur la liste des candidates pour le Conseil Régional en 1998, « liste indépendante des partis politiques » conduite par Sylvie Freysz.

Plusieurs pièces de théâtre en dialecte alsacien sont encore inédites, dont l’une, Tee un kalt Fleisch avait été diffusée par la Télévision (FR3 Alsace) dès 1981. En matière de radio, elle est auteur-interprète-productrice. Sa collaboration à Radio France Alsace relève de l’exploit par la qualité dans la durée et la régularité : elle y a présenté, en effet, sans interruption de 1986 à 2004, une chronique qui a passé en boucle, trois fois par jour et sept jours sur sept. Elle est également présente à la télévision où elle participe à une émission hebdomadaire et pour laquelle elle avait rédigé et tourné une suite de 25 sketches pour la seule année 1984. L’année suivante, elle a interprété son premier « one woman show » au théâtre-cabaret strasbourgeois de la Choucrouterie et par la suite a participé aux tournées de cette troupe dont elle s’est séparée en 2001. Par la suite, elle a fait régulièrement salle comble avec ses spectacles organisés par sa propre société de production qui fonctionne sans aides publiques et en tournées internationales : Alsace, Paris, Allemagne, Suisse. Huguette Dreikaus est un phénomène totalement inédit de la culture alsacienne.

Le monde d’Huguette, 1988 ; La passion selon Huguette, 1999; Huguette capitale de Noël, 1999 ; Dame de cœur Alsamanach 2001 ; 2002 ; 2003 ; 2004, Das Elsass, das ist meine Kleine Philosophie aus der Provinz, 1998; L’éternel Alsacien, 2002 ; Histoires espiègles et recettes succulentes, 2002 (avec Gilles Untereiner); Les Alsaciens, 2002 ;  Huguette Dreikaus, Illustré par Ch. Barat, L’éternel Barat, Le Verger, Strasbourg, 2002; Objectif Zen, 2003 ; À chaque jour son petit brin, Illustration de M.-A. Koegler et M. Schneider, Éditions du Signe, Strasbourg, 2003, 392 p.

Marcel Thomann (2004)

Compléments :

Elle arrête les tournées de spectacles seule en scène en octobre 2016.

Dernières Nouvelles d’Alsace, 20 octobre 2016

Philippe Legin (juin 2018)