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DOUVIER Théodore

Vicaire général, doyen du chapitre cathédrale de Strasbourg (? Urmatt 8. 11.1884 † Strasbourg 24. 7. 1969).

Fils de Théodore Douvier, employé des chemins de fer. Il fit ses études secondaires au collège d’Obernai, puis au collège Saint-Étienne à Strasbourg (Abitur 7.7.1904) et ses études de théologie à la faculté de Théologie de Strasbourg (1904-1909). Ordonné prêtre en 1909, il fut affecté pour un an au collège épiscopal de Zillisheim, puis alla à Rome pour y étudier le droit canonique (doctorat de la Grégorienne 1912). Remplit les fonctions de vicaire à Saint-Martin de Colmar (1912-1915). Devint secrétaire particulier de l’évêque Mgr Fritzen © et s’occupa, entre autres, de l’aide aux réfugiés et aux sinistrés et des problèmes juridiques posés par le service militaire des séminaristes et par les mesures prises par les autorités militaires contre des prêtres alsaciens dans les zones de combat. Se vit confier par Mgr Ruch © la charge de supérieur du Grand Séminaire de Strasbourg (1921-1928). En octobre 1928 il fut nommé vicaire général ; son archidiaconat comprenait la partie sud du Bas-Rhin et la partie nord du Haut-Rhin. En août 1939, il s’installa à Périgueux et fut chargé spécialement des Alsaciens évacués ; il « défendit » les intérêts de ces derniers et « mena » de délicates négociations avec les autorités académiques locales à propos de l’organisation de l’enseignement religieux telle qu’elle est prévue par le statut propre à l’Alsace. Revenu à Strasbourg à la fin de l’été 1940, il fut amené, en l’absence de Mgr Ruch, interdit de séjour, à assumer l’administration du diocèse, d’abord en collaboration avec les vicaires généraux Mgr Kretz et Mgr Kolb, puis tout seul après l’expulsion de ces derniers. Il fit preuve d’une habileté avisée et d’une patiente fermeté dans les rapports avec les occupants, décidés à briser l’influence des Églises en Alsace. Il dut faire face à une situation rendue critique par la suppression de toutes les associations et organisations paroissiales et diocésaines, par la mise sous séquestre des salles paroissiales et des foyers relevant du diocèse, par la fermeture du Grand Séminaire et des établissements secondaires privés, par la suspension des cours de la faculté de Théologie catholique, par la suppression des traitements versés aux ministres du culte, par l’interdiction des cours de religion dans les écoles. Pour remédier à la situation, il prit une série de mesures : envoi des séminaristes à Fribourg-en-Brisgau, nouvelles formes de pastorale des vocations pour les élèves du secondaire, institution d’une contribution volontaire des chrétiens pour les besoins du diocèse, efforts pour promouvoir le renouveau liturgique et favoriser la lecture méditée de la Bible. Grâce à des interventions répétées, il réussit à sauver des prêtres du diocèse de la déportation et put s’opposer efficacement à des plans d’évacuation des religieux résidant dans les couvents d’Alsace et à des projets de transplantation d’Alsaciens en Thuringe. Après la Libération, il ne fut pas maintenu dans ses fonctions de vicaire général à la suite de pressions provenant de milieux hostiles ; il effectua un séjour au Mont Sainte-Odile. En août 1945, il fut nommé supérieur à Marienthal et contribua à une reprise rapide des pèlerinages. En 1950, il fut nommé chanoine titulaire par Mgr Weber, devint doyen du chapitre en 1954. En 1955, il fut élevé à la dignité de protonotaire apostolique. Il a été délégué épiscopal auprès de plusieurs congrégations religieuses.

Archives de l’évêché ; Amtsblatt der Diôzese Strasbourg (1940-1944) ; Le Nouvel Alsacien du 7-8.1 1.1954 et du 25.9.1969 ; G. Knittel, « Nécrologie, Prälat Mgr Théodore Douvier », Archives de l’Église d’Alsace, 1970.

Pendant l’occupation, l’administration germanisa le patronyme Douvier en Daubner.

Raymond Winling (1985)