Médecin, homme de lettres (? Wasselonne 5.10.1862 † Strasbourg 3.3.1936).
Fils de Ferdinand Dollinger (? Wasselonne 20.10.1831 † Saverne 16.6.1889) et d’Émilie Barbe Bronner (? Wasselonne 28. 9. 1839 † ibid. 7.1.1878). ? Thérèse Schoen (? Mulhouse 12.6.1880 † Strasbourg 13.9.1965). 3 fils : Laurent, Philippe, Albert. Études secondaires à Wasselonne (1869-1880) puis à Genève. Études de médecine à Leipzig (1882-1895). Thèse sur la chirurgie orthopédique (1888). Médecin militaire à Dresde en 1888. Complément d’études à Paris, à la Salpêtrière sous Charcot (1895-1896). S’établit médecin à Strasbourg (1896-1914). Il fréquenta le groupe de Saint-Léonard, il devint en fait rédacteur en chef de la Revue alsacienne illustrée fondée et dirigée par son ami, le Dr Pierre Bucher ©. Il y publia des articles historiques (Sites et châteaux d’Alsace) et surtout des études sur la personnalité alsacienne, y soulignant la part du passé français. Sa conférence sur le Devoir alsacien, publiée en 1912, eut un retentissement particulier : tout en rendant hommage à la culture allemande, il ne voulait pas qu’on retranchât de l’individualité alsacienne l’apport de la culture française, et il exhortait spécialement la bourgeoisie d’en assurer vivant le maintien. Plus près de l’actualité, mais avec la même tendance de résistance au germanisme furent ses éditoriaux des Cahiers alsaciens (1912-1914). Réfugié en Suisse durant la première Guerre mondiale – il fut dénationalisé par l’administration allemande en 1916 – il travailla d’abord à l’Agence internationale des prisonniers de guerre à Genève, puis à l’ambassade de France à Berne. Il fonda un périodique, Questions d’Alsace-Lorraine, y écrivit sous des pseudonymes des articles dans les deux langues, s’élevant notamment contre l’idée, très répandue alors, de faire de l’Alsace-Lorraine un état neutre ou même indépendant. Rentré à Strasbourg, il fut fait chevalier de la Légion d’honneur (1919) ; il traduisit en allemand le Génie du Rhin de Maurice Barrès et devint, après la mort de Pierre Bucher, secrétaire général de la Société des Amis de l’Université (1921-1936), sous la présidence de Raymond Poincaré. Il continua à publier des articles sur l’histoire et l’actualité alsaciennes, surtout dans l’Alsace française (1920-1932). Son œuvre maîtresse parut en 1929, L’Alsace, étude générale suivie de textes, dans la collection Anthologie illustrée des Provinces françaises (Laurens). Il fit partie de nombreuses sociétés culturelles, fut président de la Société des Amis des Arts et des Cours populaires de langue française. Il était très attaché à l’église Saint-Nicolas, avant-guerre la seule paroisse de langue française de la Confession d’Augsbourg. Il était membre de son consistoire depuis 1920, du conseil presbytéral trois ans plus tard. Il donna plusieurs articles à la Quinzaine protestante de 1930 à 1932.
« Les rayons Röntgen », Bulletin de la Société des sciences, agriculture et arts de la Basse-Alsace, t. 32, 1898, p. 320-347 ; « À quelle race appartiennent les Alsaciens », Revue alsacienne illustrée, 1903, p. 19 ; « Le problème alsacien et la littérature », ibid., 1905, p. 1-10 ; « Châteaux d’Alsace, Reichshoffen », ibid., 1906, p. 1-18 ; « Dachstein », ibid. 1908, p. 29-43; « Oberkirch », ibid., 1909, p. 1-20; « L’Ancien Régime et la Révolution en Alsace, le dernier seigneur de Soultz », ibid, 1909, p. 54-62, 88-97, 127-13 5; « Schoppenwihr », ibid., 1910, p. 125-143 ; Das elsâssische Kulturproblem und die Welschlinge, ein Bekenntnis, Colmar, 1911 ; « Osthoffen », Revue alsacienne illustrée, 1912, p. 1 -13 ; « Gueberschwihr », ibid., 1914, p. 77-93 ; « Saverne », Cahiers alsaciens, n° 13, 1914, p. 3-14 ; « Le Conseil Souverain d’Alsace », Bulletin de la Société des sciences, agriculture et arts de la Basse Alsace, 1914, p. 3-29 ; « Le caractère alsacien », L’Alsace française, 1929, p. 583-584 ; « Un mystique alsacien, Frédéric Rodolphe Salzmann » et « Jean Daniel Salzmann, l’ami de Goethe », L’Alsace française, 1932, p. 189-190 et 241-249 ; « André Hallays et l’Alsace », ibid, 1930, p. 348-349.
« Jubilé du Dr Dollinger », L’Alsace française, 1932, p. 925-934 ; Ferdinand Dollinger, Hommage rendu par un groupe d’amis, 1936, 57 p. ; Dictionnaire national des Contemporains, Paris, 1938, p. 226 ; Encyclopédie de l’Alsace, t. 4, Strasbourg, 1983, p. 241 6 ; Archives municipales de Strasbourg Inventaire du Fonds F. Dollinger, (G. Foessel) 30 p.
Philippe Dollinger et Jean-Yves Mariotte (1985)