Industriel, agronome (Pr) (? Mulhouse 17.6.1829 † Djidjellel, Algérie, 12.1.1905).
Fils de Daniel Dollfus-Ausset ©. ? 7.5.1861 à Mulhouse Hélène Bock dont il eut 4 enfants. Il fit ses études à Guebwiller, puis à Mulhouse sous la direction des professeurs Choffel et Penot. Il entra en 1848 à l’École Centrale des Arts et Manufactures. Diplômé ingénieur-mécanicien (1851). Il entra dans les établissements DMC de Mulhouse. En 1856 il y fut admis comme associé et ne quitta la maison qu’en 1900 tout en continuant à remplir les fonctions de président du Conseil de surveillance. Il fut à l’origine de l’École de tissage (1861) et en 1864 de l’École de filature. Il participa activement aux travaux de la Société industrielle où il fit partie du Comité de mécanique, du Comité d’histoire naturelle et du Comité d’utilité publique. Il publia 8 communications dans le Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse dont « Rapport sur un mesureur d’eau alimentai- re pour chaudière à vapeur », t. XVI, p. 96 ; « Rapport sur la navette à tisser mécaniquement », t. XVI, p. 573 ; « Rapport sur les machines à teinture », t. XXII, p. 91. Dollfus fut un agronome de renom. Sa ferme de Riedisheim devint sous sa gestion une ferme modèle où les expériences conduites avec des procédés scientifiques eurent des résultats remarquables (cultures intensives de fourrages, utilisation des engrais, vinification, etc.). Il créa en 1899 à Rouffach la Société des vins d’Alsace. Il organisa l’industrie du lait stérilisé et créa à Ferrette un grand élevage de bétail. Il construisit également à Riedisheim une fabrique de bouchons qu’approvisionna son exploitation de la forêt de chêne-liège d’Algérie. Il sut mettre sa propriété algérienne en valeur par la création de routes, la construction d’une école, d’un sanatorium et par l’assainissement des terrains insalubres. Sa tendance philanthropique se concrétisa par sa participation à la construction d’un pavillon au Hasenrain, pour lequel il déboursa 80.000 mark. Il créa à Mulhouse le musée des Arts décoratifs et fut l’un des promoteurs de la restauration des célèbres vitraux de l’église protestante Saint-Étienne.
de Lacroix, « Notice nécrologique sur Gustave Dolffus », Bulletin du Musée historique de Mulhouse, mars 1905 ; H. Brueggemann, Notice nécrologique sur Gustave Dollfus, Mulhouse, 1905 ; Dictionnaire de biographie française, 11, 1967, 454 ; R. Muller, « Gustave Dollfus », Bulletin des Amis du Vieux Riedisheim, n° 10, déc. 1982, p. 111.
Raymond Oberlé (1985)
