Médecin praticien, (Pl) (? Schlichtingsheim, frontière de Pologne, 17.8.1717 † Strasbourg 22.12.1789).
Fils de Hans-Jacob Dolde († Fraustadt, province de Poznan, 23.12.1763), chirurgien-étuviste-apothicaire, lui-même fils d’un chirurgien établi à Nördlingen, puis en Silésie, et d’Anna Sabina Degner. Il était issu d’une famille alsacienne à laquelle appartenait Leonhart Dolde ©. ? 1.7.1755 à la Robertsau (Strasbourg) Catherine Salomé Schwartz, fille de Jean Georges Schwartz, batteur d’or à Strasbourg. 10 enfants. Après avoir reçu une formation empirique auprès de son père à Fraustadt, il s’engagea dans une vie errante qui, de Thorn, le conduisit à Dantzig, à Stockholm, à Koenigsberg, à Riga, puis à Saint-Petersbourg. De là, il se rendit à Strasbourg en compagnie d’un ami pour y étudier l’art des accouchements. Arrivé le 21.10.1747, il fréquenta effectivement les cours de Fried © en obstétrique et ceux d’anatomie auprès d’Eisenmann ©, et prit des cours de français. Puis, il se rendit à Paris, devint l’élève du célèbre anatomiste Winslow, fréquenta l’Hôtel-Dieu et l’hôpital de la Charité, revint à Strasbourg pour suivre les leçons de Fried, d’Eisenmann, ceux de Le Riche © à l’hôpital militaire, de Grauel © en physique expérimentale et de
Brackenhoffer © en mathématique. Ensuite, il se rendit à Bâle, où il soutint, le 26.11.1750, une thèse de doctorat en médecine et en chirurgie en dissertant De colostro. Enfin, en décembre 1750, il s’installa définitivement à Strasbourg, renonçant au retour à Saint-Petersbourg. Des difficultés soulevées par le Collège de médecine le contraignirent à acquérir le droit de bourgeoisie en 1755 et à s’inscrire au Collège dont il devint vice-doyen en 1782. La réputation acquise par l’enseignement reçu auprès de Fried lui avait valu un appel à Saint-Petersbourg pour y enseigner l’obstétrique, mais le projet échoua ainsi que la promesse d’une charge à la cour de Nassau-Sarrebruck. En revanche, le physicat de la seigneurie de Bischwiller lui fut attribué en 1770. Ses souvenirs autobiographiques, traduits et publiés par E. Wickersheimer, témoignent de sa persévérance dans la conquête du doctorat en médecine à travers ses incessantes pérégrinations. Pour l’historien de la médecine, ils restituent les noms des célébrités de son époque et aussi un tableau de la condition fort modeste de certains médecins praticiens à Strasbourg pen- dant la deuxième moitié du XVIIIe siècle.
Archives municipales de Strasbourg, Registre des mariages T.N. M 114, f° 335bb et paroisse protestante de la Robertsau M 103, p. 1 57 ; Registre des décès TN, D 195, 1789, n° II, f° 18b ; E. Bourguignon, Bischwiller depuis cent ans, 1875 ; E. Wickersheimer, Souvenirs d’un médecin strasbourgeois du XVIIIe siècle : Jean-Jacques Doldé (1717-1789), trad. de l’allemand, Rixheim, Revue d’Alsace, 1907, p. 61-93 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. I, 1909, p. 387.
Théodore Vetter (1985)