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DILLINGER Charles

Syndicaliste, (C) (? Bischheim 12.9.1920 † Strasbourg 26.2.1981).

Fils de Marcel Dillinger, agent SNCF, et de Stéphanie Heilmann. ? 24.5.1949 à Schiltigheim Lucienne Bauer, fille de René Bauer, agent des Eaux et Forêts, et de Georgette Denu. Trois enfants. Actifs dans le scoutisme, les garçons étaient également militants syndicalistes. Après avoir fréquenté l’école primaire de Bischheim, Dillinger fit ses études au collège Saint-Antoine à Phalsbourg. Employé du Trésor à partir de 1942. Incorporé de force dans l’armée allemande du 25.10.1943 au 5.6.1945. Président fédéral de la Jeunesse ouvrière chrétienne du Bas-Rhin (JOC.) de 1945 à 1947, il contribua largement à la réorganisation de ce mouvement en Alsace après la Libération et dès son rapatriement de la Wehrmacht. Dans son ouvrage De Wissembourg à Sélestat, 50 ans de la JOC. Il recueillit les témoignages d’anciens jocistes et traça avec maîtrise l’évolution du mouvement et les engagements des militants dans les organisations temporelles (syndicales, familiales, politiques). En juin 1947, il devint permanent de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) au sein de laquelle il mit en place l’organisation syndicale des fonctionnaires du Bas-Rhin. Tour à tour membre du Conseil et du Bureau confédéral de la CFTC, puis de la CFDT (Confédération française démocratique du travail) de 1955 à 1973. Dillinger fut élu en 1957 secrétaire général de l’Union régionale CFTC d’Alsace. Avec Théo Braun ©, il assuma en Alsace les moments douloureux de la rupture syndicale en 1964 et limita les dégâts de cette querelle fratricide. Il fut confirmé secrétaire général de l’Union régionale CFDT, donc dans la nouvelle organisation jusqu’en 1975. En 1968, Dillinger fut élu président de l’Union départementale du Bas-Rhin et prit ainsi la lourde succession de Théo Braun. Il s’appliqua surtout à panser les blessures qui subsistaient de la rupture syndicale, essaya de trouver un juste équilibre entre les faucons et les colombes de la CFDT d’Alsace. L’évolution de ce syndicat comme première organisation des travailleurs en Alsace témoigne de l’efficacité de ce dirigeant syndical. On peut affirmer que Dillinger avait, dans son for intérieur, le souci constant de rétablir l’unité syndicale entre les organisations divisées CFDT et CFTC (du moins en Alsace). L’évolution et l’orientation de ces deux centrales accentuèrent les désaccords. Dillinger en souffrait et, à partir de 1975, il préférait se retirer discrètement de la direction d’une organisation qui s’orientait dans un sens contraire à ses intimes convictions, il eut néanmoins la satisfaction de transmettre la charge de l’Union régionale CFDT à un militant et dirigeant méritant, Jean Kaspar. Les responsabilités syndicales ont amené Dillinger à œuvrer dans de nombreuses organisations régionales à vocation sociale : membre du conseil d’administration de la Caisse primaire d’assurance maladie de Strasbourg de 1962 à son décès, président du même organisme de 1963 à 1971. Pendant cette période fut réalisée la construction du nouvel immeuble administratif (rue de Lausanne) et du Centre médico-chirurgical de Schiltigheim. Il fut membre du conseil d’administration de la Caisse régionale d’assurance maladie de Strasbourg de 1972 à 1979. Membre de la Commission administrative des Hôpitaux de Stephansfeld et de Hoerdt de 1948 à 1973, de l’hospice de Bischwiller de 1948 à son décès. Membre du conseil d’administration du centre hospitalier de Strasbourg et de la clinique Adassa de 1973 à 1980. Membre du conseil d’administration du sana départemental du Haut-Rhin à Colmar de 1953 à 1973. Président du CASTRAMI (Comité d’action sociale en faveur des travailleurs migrants) de 1975 à son décès. Membre de la CODER (Commissionde développement économique et régional) et de l’ADIRA (Association de développement et d’industrialisation de la Région Alsace) de 1966 à 1973, membre du comité de gestion de l’Institut du Travail de Strasbourg. Membre du Conseil économique et social de 1969 à 1974. D. exerçait les fonctions de représentant permanent de la Confédération mondiale du travail auprès du Conseil de l’Europe. Pendant 14 ans, Dillinger siégea au conseil d’administration des H.L.M. de la communauté urbaine de Strasbourg. Dans les dernières années de sa vie, il s’engagea, dans le cadre de l’Université du 3e âge, à la préparation de la retraite des salariés. Durant de longues années, Dillinger a été un collaborateur fidèle et dévoué du Secrétariat social d’Alsace, soucieux de la formation des chrétiens engagés dans l’action sociale. Il savait offrir aux autres ses dons de
concertation et avait pour leurs opinions, fussent-elles minoritaires, un « merveilleux respect » comme Mgr Heckel © l’a noté avec beaucoup de justesse, lors de son enterrement. Malgrè ses innombrables activités et engagements, Dillinger parvenait encore à consacrer du temps à son quartier : il fut élu président du Conseil de surveillance de la Caisse mutuelle (CMDP) de Strasbourg-Esplanade et premier président du Conseil de fabrique de l’église de la Trinité (Esplanade), dans la première phase de la construction de cet édifice religieux. Mais aussi, grâce à son esprit d’amitié et à ses qualités de rassembleur, Dillinger contribua à jeter les bases de cette nouvelle paroisse. Ces nombreuses activités ont valu à Dillinger les décorations suivantes : chevalier du Mérite social (1959), chevalier de l’ordre national du Mérite (1969), médaille de la Reconnaissance diocésaine (1966).

De Wissembourg à Sélestat 50 ans de J.O.C. Témoignages recueillis par Charles Dillinger. Suppléments aux Équipes sociales d’Alsace, Strasbourg, 1979, 358 p.

Le Nouvel Alsacien des 4.2.1960 et 28.2.1981, p. 3 ; Équipes sociales d’Alsace, 267-268, 1981 ; Le Nouvel Alsacien du 5.3.1981.

Eugène Kurtz (1985)