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DEHARBE Joseph

Jésuite, professeur de théologie, catéchiste (★ Strasbourg 1.4.1800 † Maria-Laach, Rhénanie 8.11.1871).

Fils de Gervais Deharbe, marchand épicier, et de Thérèse Dubs. Il entra dans la Compagnie de Jésus au novicat de la province de Germanie alors à Brigue-en-Valais le 20.9.1817. Après deux ans passés au noviciat, il fut régent de grammaire, toujours à Brigue, de 1821 à 1824. De 1824 à 1828 il étudia la théologie à Fribourg en Brisgau, ordonné prêtre en 1827. Sa troisième probation achevée à Estavayer, Suisse, il retourna à Brigue comme professeur de rhétorique et préfet du lycée et du gymnase, et fit profession solennelle le 2.2.1835. Il fut ensuite appliqué au ministère à Köthen (1842-45), à Lucerne (1846-47), où il fut un an vice-recteur du séminaire (1847-48). En 1849-50 il missionna dans le diocèse de Linz, puis à Ratisbonne, à Munster en Westphalie, à Munich (1852-54), et à Ratisbonne (1854-55), Gorheim, Paderborn, Cologne (1858-61). À partir de 1858, atteint de surdité, il fut surtout scriptor, allant de Paderborn à Maria-Laach. C’est en ce dernier lieu qu’il mourut.

Ses prédications et les combats qu’il mena avec ceux qu’il évangélisait lui révélèrent l’ignorance religieuse des populations. Étant à Lucerne en 1847, il s’inspira de Canisius pour publier à Ratisbonne un Katholischer Katechismus en quatre éditions adaptées chacune à un public différent : enfants, adolescents, jeunes gens, adultes. De 1851 à 1853 il travailla auprès de Maximilien II, Joseph, roi de Bavière. À la demande de plusieurs évêques allemands il réédita son catéchisme perfectionné, qui fut adopté dans la plupart des diocèses allemands. Traduit en douze langues européennes et même en mahratte, il eut un succès universel. En outre il publia en 1845 à Köthen un Examen ad usum cleri pour les retraites sacerdotales et en 1856 à Ratisbonne il exposa l’enseignement de Saint Thomas sur la vertu de charité parfaite : Die Volkommene Liebe Gottes. Au cours d’une mission prêchée à Köthen il avait fondé une confrérie de prière et de zèle sous le vocable du Cœur immaculé de Marie, dont il expliqua la nature dans l’Unterricht über die Andacht zu dem allerheiligsten Herzen Jesu und Maria, qui fut vite répandu et réédité. On peut encore mentionner un libre de prière : Manna oder Gebetbüchlein für die Katholische Schuljugend plusieurs fois réédité.

Hugo Hurter, Nomenclator literarius, t. 3, 1903, p. 1222 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. I, 1909, p. 358 ; Dictionnaire de théologie catholique 4, 1911, col. 231 ; Catholicisme, t. 3, 1952, col. 543 ; J. de Guibert, La spiritualité de la Compagnie de Jésus, Rome, 1953, p. 517 ; Dictionnaire de spiritualité, t. 3, 1957, p. 104 ; Neue Deutsche Biographie 3, 1957, p. 562 ; Dictionnaire de biographie française 10, 1965, 559 ; Carlos Sommervogel 2, 1966, col. 1875-1884 ; Helvetia Sacra, hrsg. v. Albert Bruckner, Bern, 1974 ; Encyclopédie de l’Alsace, t. 4, 1983, p. 2300.

Hugues Beylard (1986)