Skip to main content

DEBRÉ Robert Anselme

Professeur de bactériologie et de pédiatrie, « un des plus grands médecins du monde » (J. Marie), (I) (★ Sedan 7.12.1882 d. Paris 29.4.1978).

Fils de Simon Debré ©. ∞ I 4.8.1908 à Paris Marguerite Jeanne Debat-Ponsan, médecin. Trois enfants ∞ II 11.7.1956 à Paris Anne-Marie Marguerite Amélie Élisabeth de La Panouse, veuve du comte de La Bourdonnay. Debré passa sa jeunesse à Paris dans un milieu bourgeois, cultivé et très libéral. Études de médecine, interne des hôpitaux (1906). En novembre 1918, il entra à Strasbourg avec l’armée française et fut affecté à la mission militaire et administrative d’Alsace dont le secteur médical était dirigé par le Dr Édouard Rist. Chargé de la direction de l’Institut d’hygiène (loco : Paul Uhlenhut), il fit le premier cours en français aux étudiants de la fFaculté de Médecine. Il décrit le premier cas de pasteurellose humaine. Attiré par son métier de clinicien auprès des enfants, il décida en juillet 1919 de retourner à Paris. Il y fit une carrière brillante. Maître incontesté de la pédiatrie en France : il lui a donné un nouveau visage, a décrit cinq syndromes qui portent son nom, associé à celui d’élèves ou d’amis ; a réinstallé (1952) l’ancien Hôpital des Enfants- Malades (fondé en 1802), en s’inspirant de la clinique infantile de Strasbourg. Charles de Gaulle s’est adressé à lui en 1957 pour une réforme profonde du système hospitalier en France. Présidant un comité interministériel pour la réforme des études médicales, D. a pu faire élaborer un projet pour la réforme des hôpitaux des villes universitaires, de l’enseignement médical et de la recherche en médecine. Ses conceptions des centres hospitaliers universitaires (CHU) étaient grandes et généreuses avec deux principes pour les enseignants : le plein-temps hospitalier et la double appartenance : Faculté et hôpital. Le gouvernement adopta le projet ; les Strasbourgeois y reconnaissaient, en de nombreux points, l’organisation que les libérateurs avaient trouvé en 1918 dans leur hôpital et qui donnait entière satisfaction. Le destin a voulu que son fils Michel, premier Ministre, soit chargé de l’application des décrets de la loi (1964). Membre de l’Académie de médecine (1934).

M. Debré, « Mon père ou l’honneur de vivre », La Revue des Deux Mondes, Paris, Juin 1978 ; R. Burgun, « Le professeur R. Debré et l’Alsace », Alsace historique, n° 17, sept. 1978, 234-238 ; J. Marie, « Éloge de Robert Debré », Bulletin Acad. Nat. Méd., 1978, 162, n° 7, 607-619 ; E. Schneegans, « Robert Debré (1882-1978) », Journal médical de Strasbourg, 9e année, n° 10-19, XI-XII, 1 978, p. 603 ; J. Dausset, « Notice nécrologique sur Robert Debré », Académie des sciences, comptes rendus hebdomadaires, 287, 1978, p. 56 ; Encyclopédie de l’Alsace, t. 4, 1983, p. 2287 ; R. Robert, « La communauté juive de Westhoffen. Les familles Blum et Debré », Société dhistoire et darchéologie de Saverne et environs, cahier 79-80, 1972, p. 67-71.

René Burgun (1986)