Conseiller général, (C) (★ Hochfelden 9.2.1913).
Fils de François Louis Eugène Debès, agriculteur à Hochfelden, et d’Angélique Adloff, originaire de Stutzheim. Petit-fils de Sébastien Debès, maire de Hochfelden en 1918-19 et président-fondateur, avec le comte d’Andlau ©, du Comptoir agricole (Lagerhaus) de Hochfelden. ∞ 16.7.1947 à Neuilly-sur-Seine Monique Marie Choquart (★ Paris 2.11.1916), professeur agrégé au lycée de jeunes filles de Strasbourg. 4 enfants.
Études à Sainte-Marie de Belfort (1924-1932) et à la faculté des Lettres de Strasbourg (licence d’enseignement d’allemand). Service militaire comme E.O.R. à Saint-Maixent (1937 – novembre 1938). Appelé sous les drapeaux dès avril 1939. A servi dans l’infanterie de forteresse (34e R.I.F. chargé de la défense de la ligne Maginot au Sud de Strasbourg). Sous-lieutenant. A réussi à échapper le 17 juin 1940 à un encerclement des forces ennemies (cité à l’ordre du Corps d’armée avec croix de guerre). Fait prisonnier au Donon le 22 juin 1940. De retour à Hochfelden en septembre 1940 ; s’occupa d’agriculture. A refusé de signer les trois billets attestant qu’il reconnaissait le retour de l’Alsace dans le Reich (« Ich bejahe die Rückkehr meiner Heimat zum Reich… »), d’accepter comme fonctionnaire et pédagogue toute affectation, d’être résolu à œuvrer activement pour le Fuhrer et la grande Allemagne nationale-socialiste (« Ich bin entschlossen, für den Führer und das Nationalsozialistische Großdeutschland in und auser Dienst aktiv einzutreten »).
Il rédigeait des tracts dont certains furent utilisés par Marcel Weinum. La manifestation patriotique du dimanche 13 juillet 1941 – retraite au flambeau et drapeau tricolore au monument aux morts – aboutit à l’encerclement du bourg par l’armée et la fouille systématique de certaines maisons. On trouva chez les Debes une ébauche de tract et des notes de passages du Mein Kampf révélant le caractère totalitaire du nazisme. Paul Debes fut arrêté le 19 juillet, interrogé à Strasbourg et condamné à la détention au camp de sécurité de Schirmeck dirigé par Karl Buck © « parce que lors d’une perquisition ont été trouvés des tracts et notices d’un contenu hostile à l’État, dans lesquels les Alsaciens ont été invités à la résistance passive et au sabotage des ordres des Allemands du Reich en Alsace ». Fut transféré en septembre 1944 à Gaggenau-Rothenfels. Libéré le 13 avril 1945 par l’arrivée du 2e régiment Marocain.
Malgré son passé de résistant, Paul Debès eut des difficultés pour être accueilli dans l’Éducation Nationale. On lui rappela qu’il avait dépassé la limite d’âge fixée à 30 ans ; on lui proposa un poste à Saint-Avold qu’il refusa. Le recteur Marcel Prélot © à qui il s’adressa lui confia un poste provisoire de professeur adjoint au lycée Kléber de Strasbourg. Il succéda à Camille Schneider © au collège moderne lorsque celui-ci obtint le poste occupé à l’École normale par Marcel Edmond Naegelen © élu député en octobre 1945. Titularisé en 1946 et en fonction jusqu’en janvier 1976. Candidat du Mouvement Républicain Populaire (MRP) aux élections pour le Conseil général en 1945, 1952 et 1958. A toujours été élu dès le premier tour. En 1964 les instances du parti présentèrent le maire de Bossendorf aux élections. Comme conseiller général, Paul Debès a été conduit à siéger dans diverses commissions ; il s’est occupé de l’enseignement de l’allemand et du maintien du dialecte à une époque où certains représentants de l’administration prétendaient que « tous les pédagogues affirment qu’il ne faut pas étudier une seconde langue dans les écoles avant l’âge de 12 ans ».
Médaille de la Résistance française (1949), officier de la Légion d’honneur (1979).
Jean-Pierre Kintz (1986)
DEBÈS Georges Paul (complément)
†12.3.1993 à Strasbourg, inhumé à Hochfelden.
Philippe Legin (août 2017)