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DALLWITZ Hans von

Homme politique, haut-fonctionnaire prussien, Statthalter en Alsace-Lorraine de 1914 à 1918 (★ Breslau 29.9.1855 † Bosse près Westensee, Holstein, 2.8.1919).

Fils de Wolff von Dallwitz, propriétaire terrien (★ 1805 † 1876), et de Fanny von Plotho (★ 1819 † 1897), fille de propriétaire terrien. Études au Gymnase Vitzthum de Dresde. Droit à Bonn et Strasbourg. Entra dans la fonction publique prussienne. Il embrassa peu après une carrière politique comme député au Landtag de Prusse (parti conservateur). Il fut en 1909, « président supérieur » de la province de Silésie, et se vit attribuer en 1910 le portefeuille de l’Intérieur du gouvernement (ministère d’État) de Prusse. Son opposition résolue à toute réforme du système électoral inégalitaire (des trois classes) en Prusse, contraignit le ministre-président de Prusse et chancelier de l’Empire Bethmann-Hollweg à lui trouver un autre emploi. Il le fit nommer Statthalter d’Alsace-Lorraine. Dallwitz succéda au prince de Wedel © qui avait donné sa démission à la suite de l’affaire de Saverne (19.4.1914). Avec le secrétaire d’État Roedern ©, Dallwitz eut pour mission d’appliquer à une opinion publique alsacienne profondément ulcérée, les recettes de la froideur impersonnelle et de l’impartialité technicienne que s’attribuait traditionnellement la machine administrative prussienne. Mais leur profonde méconnaissance des réalités du pays et de ses hommes aggrava la situation. Dallwitz se fit tout naturellement le paravent civil de la dictature militaire qui s’imposa à l’Alsace dès juillet 1914 et qui entendit germaniser par la manière forte ce qui avait pourtant il y a peu été proclamé «Land autonome». La Constitution de 1911 fut suspendue de fait. Le Landtag (Parlement régional) n’était plus assemblé que pour des séances de forme, et les commissions où l’on débattait ne se réunissaient plus qu’en comité secret. Dallwitz se prononça dès octobre 1914 pour un partage de l’Alsace-Lorraine en trois provinces à répartir entre la Prusse (Lorraine-Moselle), la Bavière (Basse-Alsace), le grand-duché de Bade (Haute-Alsace). Mais en décembre 1917, en réponse à l’enquête diligentée par le chancelier Hertling, Dallwitz se prononça tout comme le grand-état-major, pour l’annexion de toute l’Alsace-Lorraine à la Prusse. Lorsque la défaite devint pour tous inéluctable, et que Max de Bade succéda à la Chancellerie de l’Empire, Dallwitz remit sa démission, pour se voir succéder en Alsace-Lorraine, par l’éphémère gouvernement parlementaire Schwander-Hauss (7. 10. 1918).

Neue Deutsche Biographie, p. 493 ; R. Schwander – F. Jaffé, « Die reichsländischen Regierungen und die Verfassung », Das Reichsland EIsaβ-Lothringen 1871-1918, t. 2, Verfassung und Verwaltung von Elsass-Lothringen, Francfort, 1937, p. 79 et ss ; Haegy et collab. Das Elsass 1870-1933 : Der Landtag und seine Zeit : Nach der Zaberner Affäre. Das Elsass und der Weltkrieg : die Militärdiktatur, t. 1, Colmar, Alsatia, 1933 ; Charles Schmidt, Les plans secrets de la politique allemande en Alsace- Lorraine, Paris, 1923.

François Igersheim (1986)