Professeur à la Faculté des Lettres et théologien, (PI) (★ Seloncourt, Doubs, 24.10.1798 † Montbéliard 17.4.1881).
Fils de Louis Christophe C., pasteur, et de Marie Catherine Wild. ∞ I 20.12.1821 à Hérimoncourt Amélie Peugeot (★ Montbéliard 1806 † Strasbourg 13.8.1834). ∞ II 1839 Pauline Peugeot (★ Montbéliard 1808 † Montbéliard 1903). Instruction élémentaire dans sa famille, puis collège de Montbéliard (1812-1815). Elève du Séminaire protestant de Strasbourg à partir de 1815 (condisciples Th. Kreiss – H. Boegner © – Louis Spach ©, maître Th. Emmerich), bachelier ès lettres le 22.8.1816, il a rencontré chez Fr. L. X. Levrault ©, libraire éditeur et recteur d’Académie, E. Quinet et Michelet. 1819 : reçu candidat en théologie. Séjour à Paris chez le naturaliste Georges Cuvier, son parent. Etudes historiques (influence de V. Cousin) 1826 : docteur-ès-lettres. Ch. C. a commencé sa carrière d’enseignant et de théologien en 1820, comme aumônier à Louis-le-Grand. Il a été nommé, en 1822, professeur d’histoire au Collège royal de Strasbourg, puis le 23.11.1824 chargé du cours d’histoire à la Faculté des Lettres de Strasbourg, enfin le 10.1.1829 professeur titulaire. Du 24.5.1859 au 1.10.1860, il a été doyen de la Faculté des Lettres. En 1860, il a démissionné pour raisons de santé et a eu pour successeur Fustel de Coulanges ©. Doyen honoraire en 1860, Légion d’honneur en 1860. C. a quitté Strasbourg après l’annexion en 1870 et s’est retiré d’abord à Berne, puis à Montbéliard. Toute l’activité de C. a été caractérisée par l’influence profonde de la foi religieuse dont son enfance avait été imprégnée, renforcée par celles du courant piétiste assez vivant à Strasbourg à son époque et du mysticisme allemand du XVIle siècle. Dans sa conception de l’histoire, par le rôle qu’il attribuait aux hommes ordinaires, il s’est séparé de V. Cousin qui privilégiait les élites. Mais il n’a pas suivi l’évolution de la science historique et la valeur scientifique de son œuvre en est amoindrie. « Il a été professeur d’histoire en théologien et en homme du réveil religieux du début du XIXe siècle » (A. Salomon). Dans le domaine religieux, il a été un des chefs de file du groupe « évangélique » qui, après s’être réuni dans un oratoire de la rue de l’Ail, a fondé l’église du Pont-St-Martin. Collaborateur du pasteur Haerter, il a contribué à la création et à l’administration de l’Orphelinat protestant du Neuhof, de la Maison des diaconesses, de la Société évangélique de Strasbourg, de la « Vente des Missions » et d’autres œuvres caritatives.
Thèses de doctorat : Sur les rapports du goût et de la morale ; Aphorismi philosophici de sermone, 1826 ; Introduction à l’histoire générale, Strasbourg, 1830 ; De la chose nécessaire en éducation, Strasbourg, 1834 ; Consolations et conseils de l’expérience, 1835 ; Notice historique sur l’établissement du Neuhof, Strasbourg, 1837 ; Traduction des poésies de Teerstegen ; traduction des Contes du chanoine Schmidt ; Bouquet spirituel offert aux âmes religieuses, 1841 ; Fragments chrétiens sur quelques sujets relatifs à l’histoire de l’humanité, Paris et Strasbourg, 1835-1841 ; L’âme affligée et consolée, 1841 ; Bibliothèque évangélique des familles, 1841-1854 ; Précis de l’histoire des missions chrétiennes dans l’empire romain, jusqu’au Ve siècle, 1843 ; Esquisse sur les écrivains sacrés des Hébreux, 1843 ; Nouvelle édition de la Liturgie de Montbéliard, 1846 ; traduction du Petit catéchisme de Luther, 1846 ; Recueil de psaumes et de cantiques, 1862 ; Recueil de poésies en patois des environs de Montbéliard, 1864 ; Cours d’études historiques au point de vue philosophique et chrétien, 6 volumes, 1859-1880 ; Notice historique sur la Faculté des Lettres de 1809 à 1859, 1859 ; Souvenirs d’Oberlin, offerts à son ancienne paroisse, 1867.
Y.M. Ehrismann, Charles Christian Cuvier 1798-1881 ;H. B., Els. Evang. Sonntagsblatt, mai 1881 ; Bopp I, n° 869 ; Annette Salomon, Charles C., Strasbourg, 1922 ; DBF IX, 1961, 1437 ; H. Strohl, Histoire du protestantisme en Alsace, 1950, p. 396.
Werner Westphal