Théologien, (Pr) (★ Strasbourg 29. 8. 1812 † Strasbourg 16. 6. 1886).
D’une famille d’origine balte venue s’établir en Alsace. Célibataire. Il fit ses études au Gymnase puis au Séminaire protes Göttingen, Berlin et Paris. Sa carrière se déroula toute entière dans sa ville natale, comme chargé de cours au Séminaire en 1837, professeur d’exégèse du Nouveau Testament en 1857 ; titulaire en 1864, il n’obtint qu’en 1872 une chaire à la Faculté de Théologie de l’Université. Dès ses années d’études secondaires une solide amitié le lia à Edouard Reuss ©, alors son professeur au Gymnase ; en 1836 il dirigea avec lui la Société de théologie et de 1847-1855 les Strassburger Beiträge zu den theologischen Wissenschaften, et les Mémoires de Reuss le montrent associé à tous les événements familiaux et scientifiques. D’un savoir encyclopédique dont il faisait bénéficier largement les particuliers et les institutions, il était compétent dans toutes les disciplines théologiques, mais ses travaux portent principalement sur l’histoire, depuis sa thèse de doctorat de 1840, sur le développement du droit ecclésiastique protestant en France jusqu’à l’édition de l’Histoire des Eglises réformées de France de Théodore de Bèze. Avec ses collègues Baum et Reuss, il fut un actif artisan de l’édition strasbourgeoise des Opera Calvini. Il a publié un Rituel cathare et avait réuni de nombreux documents d’archives sur la guerre des paysans, restés inédits. Grâce à sa connaissance parfaite des questions juridiques, il fut amené à intervenir activement dans l’organisation de l’Eglise ; il se fit en particulier le défenseur de l’autonomie de l’Eglise d’Alsace au moment de la constitution octroyée en 1852 par le prince-président. De santé toujours délicate, il dut s’imposer une discipline sévère. Il a légué sa fortune s’élevant à 200.000 marks, à l’Université de Strasbourg, dont les intérêts devaient servir à promouvoir les publications scientifiques dans toutes les disciplines enseignées. Ainsi a été perpétué le nom de celui qu’un de ses biographes a appelé « un caractère et une conscience ».
Realencyclopedie für prot. Theologie u. Kirche, 3 éd., t. 4, p. 349 ; Le Progrès religieux, journal hebdomadaire du protestantisme libéral 1886, p. 203 (Rod Reuss); Bopp I, 1959, p. 109; Sitzmann I, p. 332; DBF IX, 1379; Encyclopédie de l’Alsace, t. 4, 1983, p. 2189.
Edmond Jacob