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CULMANN

 

(ordre de classement):

  1. Hans († 1617), mégissier
  2. Johann († 1624), notaire
  3. Hans Ludwig (1616-1665/68), bailli
  4. Jean Michel (1644-1709), bailli
  5. Frédéric, écrivain militaire
  6. Henri Edmond Christian (★ 1907), inspecteur général des finances
  7. Georges Frédéric (1753-1810), homme politique
  8. Louise Salomé (1784-1822)
  9. Jean Jacques (1796-1870), rentier, écrivain, homme politique
  10. Hans Burckard (★ 1618), laboureur
  11. Oscar (★ 1902), théologien
  12. Georges Philippe (1752-1819), confiseur
  13. Frédéric (1787-1849), député
  14. Frédéric Guillaume (1793-1883), pasteur, historien

CULMANN, COULMANN, CULLMANN, trois graphies différentes du nom d’une seule et même famille, originaire du Palatinat, (PI et Pr, parfois C), où elle a produit de nombreux pasteurs et administrateurs. La branche alsacienne est issue de :

  1. Hans Colmann, Culmann, († Zweibrücken 16. 8. 1617), mégissier.
  2. Johann, notaire († av. 1624). Fils de 1. Fut receveur seigneurial et bailli (Vogt) des Fleckenstein à SouItz-sous-Forêts de 1612 à 1620.
  3. Hans Ludwig, (★ Soultz 21. 4. 1616 † 1665/1668). Fils de 2. Occupa les mêmes fonctions à Soultz et au château de Fleckenstein.
  4. Jean Michel, (★ vers 1644 † Weiterswiller 5. 9. 1709). Fils de 3. Il lui succéda à Soultz, puis à Weiterswiller. La famille passa ensuite au service des comtes de Hanau-Lichtenberg puis des landgraves de Hesse-Darmstadt à la Régence de Bouxwiller, où elle a gardé ses racines jusqu’à nos jours.

A cette branche appartiennent :

5. Frédéric,

général, écrivain militaire connu et traduit dans diverses langues étrangères avant 1939.

6. Henri Edmond Christian,

inspecteur général des finances (★ Vincennes, 15.11.1907). Fils de 5. Chargé en 1968 d’enseignement à la Faculté des Sciences économiques de Strasbourg. Officier de la Légion d’honneur.

7. Georges Frédéric Coulmann,

homme politique et administrateur (? Bouxwiller 19. 3. 1753 † Brumath 26. 10. 1810).

Fils de Jean Frédéric Culmann, avocat à la Régence de Bouxwiller, et de Catherine Salomé Anthing, arrière-petit-fils de 4. ∞ Catherine Salomé Ulrich († 1804). Greffier du bailliage de Brumath et avocat à ladite Régence (1776-1789), il devint sous la Révolution juge de paix et notaire du lieu, administrateur du district de Haguenau et président de l’assemblée primaire et du collège électoral du canton. Arrêté sous la Terreur, il fut incarcéré à Strasbourg et libéré après le 9 Thermidor. Maire de Brumath 20. 6. 1800, il démissionna le 12. 3. 1801 pour garder son siège de conseiller général, occupé de 1800 à 1810, mais fut nommé à nouveau maire le 12. 4. 1808. Partisan enthousiaste de l’Empire, il reçut chez lui l’Empereur de retour de Wagram (1809). Très fortuné, il était le plus imposé du canton. Membre du consistoire luthérien de Brumath.

  1. Louise Salomé,

(★ Brumath 5. 2. 1784 † Paris 25. 11. 1822).

Fille de 7 ∞ 24. 3. 1802 à Vendenheim Frédéric Henri, général comte Walther ©. Veuve, elle tint un salon à Paris et aida à la carrière de son jeune frère, qui suit.

  1. Jean-Jacques,

rentier, écrivain, homme politique (★ Brumath † Paris 17.9.1870). Frère de 8. ∞ Julie Mathilde Davillier, fille de J. Charles D., régent de la Banque royale et Pair de France ; 4 enfants. Envoyé à Paris dès 1808, il y fut élevé dans les milieux littéraires et politiques libéraux de la Restauration, rencontrant les poètes romantiques, les chefs d’armée, les opposants et les « mécontents ». Le naturaliste Cuvier l’introduisit dans les cercles scientifiques et de la banque protestante. Il collabora au Nain Jaune, fit jouer au théâtre son Intrigue à Spa, qui n’eut de succès ni à Paris ni à Strasbourg. Ne pouvant obtenir la sous-préfecture de Saverne en 1818, et détourné par sa sœur de la carrière diplomatique, il entra dans l’opposition et voyagea en Suisse et en Italie de 1820 à 1822 et se lia avec la famille Bonaparte, rencontra Lord Byron à Gênes. Ami de Benjamin Constant ©, il l’introduisit en Alsace et le fit élire député ; il passait alors les étés à Brumath, dans le château de la Grafenburg qu’il avait construit. Avocat à la Cour d’appel de Paris, il dut à Constant le poste de maître des requêtes au Conseil d’Etat en 1830 et fut élu député de l’arrondissement de Strasbourg le 5. 7. 1831. Esprit indépendant, il lutta pour le rétablissement du divorce, pour les réfugiés politiques étrangers, pour l’emprunt grec, il intervint sur les canaux, la loi électorale et en faveur de Louis Napoléon après sa tentative de coup d’Etat à Strasbourg en 1836. Non réélu en 1834, il se retira à Brumath dont il fut le conseiller général de 1848 à 1852, puis à Nice, après avoir vendu son domaine de 52 ha vers 1860, et enfin à Paris, rédigeant et publiant ses Réminiscences, trois volumes de souvenirs, Paris, 1862-1869, source précieuse pour l’histoire de l’opposition libérale. Membre du consistoire luthérien de Paris (1828-1830 ; 1834; 1868).

Etat civil de Brumath; A. Bostetter, Geschichtliche Notizen über die Stadt Brumath, Strasbourg, 1896; Sitzmann I, p. 327; A. Weber, L’Eglise évangélique luthérienne de Paris 1808-1908, 1908 (portrait); P. Muller, La Révolution de 1848 en Alsace, Paris, 1912, p. 17-18, 70; J. G. Pauli, Le Conseil général du Bas- Rhin sous le Consulat et le Ier Empire…, D. E. S., 1957, p. 7, 194-195; P. Leuilliot, L’Alsace au début du XIXe s., 3 vol., 1959-1960, p. 217-218 et passim (voir index); DBF IX, 1960, col. 907; Himly, p. 189, 205; M. Richard, Grands notables du Ier Empire: Bas-Rhin…, Paris, 1978, p. 40, 156; M. Richard, « Les membres laïques du consistoire luthérien de Paris (1808-1848) », Bulletin de la Société de I’histoire du protestantisme français, 1. 127, 1981, p. 642.; Paul Leuilliot dans Autour des Trois Glorieuses 1830 – Strasbourg, l’Alsace et la liberté, Publ. de la Soc. savante d’Alsace, 1980, p. 41-43; A. Fischer, Trois grands hommes, Brumath, destin d’une ville, numéro spécial de Saisons d’Alsace, Strasbourg, 1968, p. 161 -184.

 

  1. Hans Burckard Culmann,

laboureur à Soultz et Retschwiller (★ Soultz 5. 2. 1618). Frère de 3. Est la tige des Cullmann, paysans et enseignants, aussi minotiers à Soultz et dans la région parisienne, et l’ancêtre du théologien Oscar C. © 11.

Christian Wolff

 

  1. Oscar Cullmann,

théologien, (PI) (★ Strasbourg 25. 2. 1902).

Fils de Georges C., instituteur à Strasbourg (★ 5. 5. 1859 † 2. 3. 1931) et de Frédérique Mandel (★ 22. 1. 1862 † 18. 6. 1928). Célibataire. Etudes à la Faculté de Théologie protestante de l’Université de Strasbourg (W. Baldensperger), à la Faculté des Lettres de la Sorbonne et à l’École pratique des Hautes Etudes à Paris (A. Loisy et M. Goguel). Spécialiste du Nouveau Testament et historien du christianisme des origines, il n’a appartenu à aucune école, mais a été l’un des protagonistes de la théologie dite de l’histoire du sa- lut. Ses travaux le mirent en relation avec les milieux dirigeants du catholicisme romain, notamment avec trois papes successifs, ce qui l’a conduit à diverses initiatives œcuméniques ; il fut invité comme observateur au deuxième concile du Vatican (1962-1965). Etapes : 1925-1930 : directeur du Séminaire protestant de Strasbourg (Thomasstift) ; 1927 : lecteur de grec, puis 1930-1938 : maître de conférences à la Faculté de Théologie protestante de l’Université de Strasbourg (exégèse du Nouveau Testament et histoire du christianisme antique) ; 1938-1972 : professeur à l’Université de Bâle (histoire du christianisme antique) ; simultanément 1948-1972 : directeur d’études à l’Ecole pratique des Hautes Etudes à Paris (origines du christianisme) ; 1951-1969 : professeur à la Faculté libre de Théologie protestante de Paris ; 1955-1970 : professeur à la Faculté des Lettres de la Sorbonne ; 1969 : recteur de l’Université de Bâle; invité à donner des cours dans de nombreuses Universités de toute l’Europe ainsi que dans de nombreux Séminaires de théologie et Universités aux Etats-Unis. Docteur honoris causa des Universités de Lausanne, Manchester, Edimbourg, Lund et Debrecen, ainsi que de la Faculté de Philosophie de Bâle. 1972 : membre de l’Académie des Sciences morales et politiques. Membre correspondant de l’Akademie der Wissenschaften de Mayence, de l’Académie royale néerlandaise et de la British Academy. Commandeur de la Légion d’honneur, commandeur des Palmes académiques.

 

Bibliographie complète, y compris les traductions dans de nombreuses langues, établie d’abord jusqu’en 1962 dans Neotestamentica et Patristica. Eine Freundesgabe, Herrn Prof. Dr. O. Cullmann zu seinem 60. Geburtstag überreicht, Leiden, 1962, p. IX-XIX, puis jusqu’en 1972 dans Neues Testament und Geschichte… O. Cullmann zum 70. Geburtstag, Tübingen, 1972, p. 329-344. Pour les années suivantes, il faut ci- ter surtout : Der johanneische Kreis, Tübingen, 1975 (trad. franç. : Le milieu johannique, Neuchâtel-Paris 1976) ; « La prière selon les épîtres pauliniennes », Theologische Zeitschrift 35, 1979, p. 90-101 ; « La prière au nom du Christ selon l’évangile johannique », Intergerini parietis septum : Essays presented to Markus Barth, Pittsburgh, 1981, p. 51-59 ; « Einheit und Vielheit im Lichte der Hiérarchie der Wahrheiten » , Glaube im Prozess. Christsein nach dem II. Vatikanum Für Karl Rahner, Freiburg, 1984, p. 356-364 ; « Diversité des charismes – le même esprit », Innecessariis unitas. Hommage au Pr. J.L. Leuba, Paris, 1984, p. 81-88.

Sur O.C., voir les titres indiqués à la fin des listes bibliographiques de 1962 et de 1972 citées ci-dessus ; ajouter K. Fröhlich, « O. Cullmann. Ein Leben für die grössere Ökumene », Testimonia œcumenica in honorem Oscar Cullmann octogenarii, Tübingen, 1982, p. 1-27.

 

Max-Alain Chevallier

Complément

Membre du Conseil œcuménique des Eglises et ami du pape Paul VI, il participe au concile de Vatican II en tant qu’observateur. Oscar Cullmann contribue à la mise en place de l’Institut œcuménique et théologique de Tantur, inauguré en sa présence en 1972, à Bethléem. Le prix Paul VI récompense son engagement œcuménique en 1994. Il décède le 16 janvier 1999, à Chamonix.

Gabrielle Claerr Stamm, octobre 2017

12. Georges Philippe,

confiseur (? Harskirchen 29.7.1752 † Budapest 22.9.1819). Fils de Georges Guillaume C., pasteur, et d’Eléonore Frédérique Stutz. ? à Pest Anna Leykauf, fille d’un chocolatier. Etabli à Buda en 1783, bourgeois de cette ville en 1790, de Pest en 1792, il a créé les célèbres pâtisseries-confiseries Culmann de Budapest.

ABR, 3E 182 (1) ; Correspondance du Dr Nicolas Rozsa, Budapest.

Christian Wolff

 

13. Frédéric Jacques,

officier et député (★ Anweiller (Palatinat) 16.9.1787 † Strasbourg 5.4.1849).

Fils de Philippe Frédéric C. et de Henriette Dell. ∞ 9.9.1843 à Paris Louise Frœlich, sa belle-sœur, veuve de Jean Chrétien C., avocat. Sorti de Polytechnique et de l’Ecole d’application d’artillerie en 1809. Mis en non-activité après les Cent-Jours, il se naturalisa français le 10.1.1816 et reprit du service comme capitaine au régiment d’artillerie de Strasbourg le 15.4 suivant. Chef d’escadrons à l’Etat-Major général de l’artillerie en 1830 et envoyé en mission en Angleterre pour la fonte des bouches à feu en 1835. Lieutenant-colonel, sous-directeur à l’arsenal de Metz le 12.6.1840, colonel directeur d’artillerie à Rennes le 29.10.1844 et directeur de l’artillerie à Strasbourg le 31.6.1845. Admis à la retraite le 22.9.1847 il fut élu représentant à l’Assemblée Constituante en avril 1848. Il a laissé une traduction de l’ouvrage en allemand de Karsten qui a pour titre : Traité de Feu, 1824.

Archives historiques de l’armée, 1ere série, dossier 79165 ; P. Muller, La Révolution de 1848 en Alsace, Paris, 1912, p. 202 ; Himly, p. 192.

Alphonse Halter

  1. Frédéric Guillaume,

pasteur, historien, (Pr) (★ Niederkirchen, Palatinat, 26.7.1793 † Bischwiller 4.7.1883).

Fils de Friedrich Jacob C., pasteur, et de Wilhelmine Helmes. ∞ 10.7.1819 à Strasbourg Philippine Friedel, fille d’un commerçant. Etudes de théologie à Strasbourg (1811) et à Göttingen, ordonné en 1814, pasteur à Bischwiller, paroisse réformée de langue allemande (1815-1816), puis de la paroisse réformée française, président du consistoire réformé de Bischwiller. Il a beaucoup écrit et publié dans des domaines variés : théologie, catéchèse, hymnologie, histoire locale et du protestantisme, biographie, généalogie des Culmann, le plus souvent en allemand, œuvres dont la liste complète est donnée par Bopp. Les plus marquantes sont sans doute :

Geschichte von Bischweiler, Strasbourg, 1826 ; Katechismus der heiligen Schrift…, 1840 et 1850 ; Skizzen aus Ph. Gottfr. Geisel’s Leben und Wirken in Bischweiler von 1708-1726, 1857, un épisode du piétisme alsacien et palatin ; Hymnologische Studien und Kritiken, 1862 ; La personne de Jésus-Christ, 1864.

Bopp I, p. 108-109 et 617, II, p. 597, avec bibliographie.

Christian Wolff