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COTTE Robert de

Architecte (★ Paris, v. 1656 † Passy 14.7.1735).

Fils de Charles de C., architecte du roi (†Paris 22.10.1662), ∞ Catherine Bodin, devenant ainsi le beau-frère de Jules Hardouin Mansart dont il était l’élève et qui le chargea à partir de 1672 d’importants travaux dans les bâtiments royaux (palais de Saint-Germain, Versailles et Marly). Admis à l’Académie Royale d’Architecture le 10.1.1687, il fut nommé architecte du Roi en 1689 et partit cette même année en Italie pour un voyage d’études. A son retour, il dirigea l’agence de J. Hardouin Mansart et fit d’importants travaux tant dans la région parisienne qu’en province. En 1699 il est nommé directeur de l’Académie Royale d’Architecture, directeur artistique de la manufacture des Gobelins, et en 1700 intendant et ordonnateur des bâtiments. Anobli en 1702, il devint en 1708, à la mort de Mansart, Premier Architecte du Roi et jouit dès lors d’une réputation européenne : il fut consulté à plusieurs reprises par des princes allemands et par le roi d’Espagne, entre autres. En Alsace, il fut le principal initiateur de l’art de cour versaillais et parisien, caractérisé par une solide tradition classique mais aussi par une certaine concession au goût du jour, donc au style rocaille, surtout dans le décor intérieur. Le cardinal Armand-Gaston de Rohan-Soubise le chargea, à partir de 1712, de la direction des travaux du château de Saverne dont il fit, du point de vue du décor intérieur et des jardins, l’une des plus belles résidences de France (incendiée en 1779). Il donna également des plans pour divers bâtiments strasbourgeois : pour le collège des Jésuites (non exécutés), pour la transformation du chœur de la cathédrale, pour l’hôtel du Grand Doyenné (actuel évêché), pour l’hôtel de Hanau-Lichtenberg (actuel hôtel de ville) et surtout, entre 1727 et 1731, pour son chef d’œuvre en Alsace, le palais épiscopal (palais Rohan) qu’un jeune architecte désigné par lui, Joseph Massol, exécuta de 1732 à 1742 en en retouchant certains détails.

Thieme Becker 7, 1912, p. 560 ; H. Haug, « L’architecture Régence à Strasbourg (1725-1760) », AAHA, 1926 ; P. Martin, Revue catholique d’Alsace, 1936, p. 339 ; Lejeaux, Bulletin de la Société pour l’Histoire de l’Art Français, 1938, p. 22-32 ; L. Hautecœur, Histoire de l’Architecture, t. 3, p. 106, Du Colombier, L’architecture française en Allemagne au XVIIIe siècle, 1955 ; DBF 9, 1961, col. 836 ; H. Haug, L’art en Alsace, 1962, p. 162-167 ; J.D. Ludmann, « L’évolution des projets de Robert de Cotte pour le palais épiscopal de Strasbourg », Bulletin de la société de l’histoire de l’art français, 1968, p. 23-26 ; U. Reinhardt, Die bischöflichen Residenzen von Chalons sur Marne, Verdun und Strasbourg. Ein Beitrag zum Werk des ersten königlichen Architekten Robert de Cotte, Bâle, 1972 ; Bénézit 3, 1976, p. 210 ; Encyclopédie de l’Alsace, t. 4, 1983, p. 2101 ; J.D. Ludmann, Le palais Rohan de Strasbourg, t. 1, Strasbourg 1979, p. 31-34, 61-77 et t. 2, Strasbourg, 1980, p. 409-436 et p. 465-489 ; J.D. Ludmann, Nouveaux documents sur l’Hôtel du Doyenné du Grand Chapitre, actuel évêché de Strasbourg, Cahiers Alsaciens d’Archéologie, d’Art et d’Histoire, tome XXIII, 1980, p. 73-88.

Jean-Daniel Ludmann