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COTTA Christophe Frédéric

Publiciste et révolutionnaire, (C) (★ Stuttgart 7.8.1758 † Trippstadt 21.9.1838).

Fils aîné de Christophe Frédéric C., imprimeur. ∞ Marie Sara Stamm, veuve d’Euloge Schneider. Dès l’âge de 17 ans il accéda à la charge d’administrateur de la poste à Tübingen en remplacement d’un oncle décédé. Il se défit de cette charge qui fut confiée à son frère pour entreprendre des études juridiques. Docteur en droit en 1786, professeur de jurisprudence à la Karlsschule de Stuttgart, il publia la Stuttgarter-Zeitung et le mensuel Deutsche Staatsliteratur. Membre actif de la franc-maçonnerie il se passionna pour la Révolution française, et sollicita son admission à la Société des Amis de la constitution en 1790. Jugé indésirable dans sa ville natale, il vint s’installer à Strasbourg l’année suivante. Il fonda en 1792 le Strassburgischer politisches Journal für Aufklärung und Freiheit. Lorsque Custine pénétra en Allemagne, C., nommé secrétaire de son état-major, se chargea de la propagande révolutionnaire et prépara les esprits à une annexion française de la rive gauche du Rhin par la publication et la diffusion massive de deux écrits ; Ueber die Staatsverfassung Frankreichs zum Unterricht für die Bürger und Bewohner im Erzbisthum Mainz und den Bisthümern Worms und Speier et Wie gut es die Leute am Rhein und an der Mosel haben könnten. De retour à Strasbourg il devint l’un des hommes en vue du groupe allemand dirigé par Euloge Schneider. Membre du club des Jacobins, adjoint au comité de surveillance, commissaire chargé d’organiser l’arrestation des employés de l’ancien régime et des aristocrates les plus fortunés, officier municipal sous le maire Monnet, il s’opposa cependant aux mesures les plus extrêmes : massacre des immigrés et mutilation des statues de la cathédrale. Victime, avec son chef E. Schneider, du règlement de compte entre fraction française et allemande, il fut arrêté et transféré à Paris. Sauvé par la chute de Robespierre il revint à Strasbourg. Il collabora à la Rheinische Zeitung (Mayence) et à la Strassburger Zeitung. A partir de 1796 il n’occupa plus que des postes subalternes : préposé aux postes des pays occupés, sous-chef de bureau aux archives du Bas-Rhin, huissier à Wissembourg de 1800 à 1810, fonctionnaire au service du Wurtemberg et de l’Autriche. En 1816, en poste à Landau, il fut mis à la retraite. Son activité politique avait pris fin en 1800 où il s’était heurté au préfet Laumond qu’il accusait de « faire le jeu de Rohan et de tous ses sectateurs » et qui avait interdit sa Chronique des Francs dès sa première parution.

 

A.W. Strobel, Vaterländische Geschischte, t. VI, 1849, p. 115, 355, 358 ; E. Piton, Bibliographie alsacienne, 1861, p. 135 ; F.C. Heitz, Notes sur Euloge Schneider, Strasbourg, 1862, p. 132 ; Karl Klein, Geschischte von Mainz während der ersten französichen Occupation, 1861 ; F.C. Heitz, Les sociétés politiques de Strasbourg 1790-1799, Strasbourg, 1863; Wilh. Vollmer, Briefwechsel zwischen Schiller und Cotta, 1876 ; ADB IV, 1876, p. 518 ; E. Barth, Les hommes de la Révolution, 1877, p. 225 ; Sitzmann I, p. 323-325 ; NDB III, 1957, p. 377 ; DBF IX, 1961, 833 ; F.G. Dreyfus, Sociétés et mentalités à Mayence dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, Paris, 1968 ; Z.O. Harsany, La vie à Strasbourg, sous la Révolution, Strasbourg, 1975.

 

Roland Oberlé