Pseudonyme de Benoît Hurstel, journaliste, (C) (★ environs de Strasbourg vers 1825 † Brumath 22.10.1862).
Célibataire. Elevé au petit séminaire. Sans fortune, ni titre universitaire. A été remarqué par les responsables du Courrier du Bas-Rhin à l’époque de la Seconde République. Il fréquentait le Cercle de la Pomme de Pin fondé en 1846. Ce casino littéraire publiait un journal auquel il collabora et qui disparut en 1849. Benoît C. fut engagé à cette époque par Gustave Silbermann © ainsi que Henry Egmont Massé © qui se retira en décembre 1851. Il lui succéda et assuma officiellement la rédaction en chef pendant une dizaine d’années. Républicain libéral, hostile au parti de l’ordre et à la politique de réaction, Benoît C. s’était associé à Massé en décembre 1851 pour engager les lecteurs à voter selon leur conscience, alors que l’Alsacien d’inspiration catholique approuvait le coup d’Etat. Il expliqua la difficile situation de la presse dans un article du 26.5.1853 sur « le droit de parler et de se taire ». Le Courrier du Bas-Rhin fut « averti » par l’administration au mois de décembre, ce qui l’obligea à ignorer davantage les préoccupations de l’opinion publique. C. composait son journal surtout avec des coupures d’articles parus dans la presse nationale et allemande. Charles Boersch © dénonça en 1859 la faiblesse du journal à son propriétaire ; il lui proposa d’initier C. à la rédaction des « correspondances étrangères » et de lui préparer les éléments du « bulletin des nouvelles du jour ». C. s’effaça et signa principalement la rubrique locale. Sa santé s’altéra. G. Silbermann annonça la démission de B.C. le 6.5.1862 à l’administration. Ch. Boersch devint rédacteur en chef. La période de C. constitua pour le Courrier du Bas-Rhin celle de l’opposition franche au régime impérial. Il partageait l’opinion qu’un journal reflète les idées de son propriétaire : « un journal n’est pas un recueil d’articles. Un journal représente une idée et un parti et chaque écrivain ou collaborateur politique est obligé de se soumettre aux idées qui lui sont imposées par la personne qui dirige le journal » (C.B.R. 30.9.1850).
Etat civil de Brumath : ABR, Série T, presse locale politique, généralités et Courrier du Bas-Rhin ; Ch. Mehl, La Pomme de Pin, Revue alsacienne, 1886, extrait 15p. ; J.P. Kintz, Journaux politiques et journalistes strasbourgeois sous le Second Empire (1852-1870), Publ. de la Société Savante d’Alsace et des régions de l’Est, Strasbourg, 1974, 163 p.
Jean-Pierre Kintz