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COLANI Timothée

1. Professeur de théologie, prédicateur et écrivain, (Pr) (★ Lemé, Aisne, 29.1.1824 † Grindelwald 3.9.1888).

Fils d’Antoine C., originaire des Grisons, pasteur, et de Louise Née. ∞ 29.10.1865 à Strasbourg Josèphe Marie Vincent Pepita Gauthey, de père suisse, de mère espagnole. Elevé dans les principes solides et rigides du réveil piétiste. Etudes de théologie à Strasbourg, où sous l’influence d’Edouard Reuss © il se tourna résolument vers une théologie historico-critique indépendante des systèmes du rationalisme et de l’orthodoxie. Bachelier en théologie en 1845, licencié en 1847, docteur en 1864. Pasteur auxiliaire à St-Pierre-le-Vieux et St-Nicolas (1856), pasteur de la paroisse française de St-Nicolas (1862). En 1861 professeur de littérature française au Séminaire protestant, en 1864 professeur d’homilétique et de philosophie au Séminaire et à la Faculté de Théologie, nomination qui suscita une vive opposition des milieux ecclésiastiques traditionalistes. Dès 1850 il avait fondé, en collaboration avec Edmond Schérer, qui avait également rompu avec l’orthodoxie, la Revue de théologie et de philosophie chrétienne qui devint l’organe de ce qu’on a appelé l’Ecole de Strasbourg. Prédicateur remarquable il attirait un nombreux auditoire ; il entendait « prêcher ce que Jésus a prêché », ce qui ne pouvait satisfaire ni l’orthodoxie ni le piétisme, mais il a par ailleurs toujours exalté la grandeur unique du Christ et la valeur éternelle de la Bible. Le libéralisme théologique et ecclésiastique en France peut à bon droit le revendiquer comme un de ses plus illustres représentants. Les événements de 1870 l’éloignèrent de Strasbourg et de la théologie. Il se fixa d’abord à Royan où engagé dans une entreprise industrielle il perdit sa fortune ; très estimé par Gambetta il vint à Paris où il se lança dans la politique et le journalisme ; il allait entrer à la rédaction du Temps, lorsqu’il mourut subitement au cours d’un séjour de repos à Grindelwald.

 

La pensée de Colani est consignée principalement dans les livraisons de la Revue de théologie (1850-1869), dans ses volumes de sermons et dans sa thèse de doctorat sur Jésus-Christ et les croyances messianiques de son temps (1864) ; G. Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains, Paris, 1893, p. 358 ; Berger-Levrault, p. 42 ; Sitzmann II p. 1083 ; Th. Gérold, La Faculté de Théologie et le Séminaire protestant de Strasbourg (1803-1872), Strasbourg- Paris, 1923 ; J. Pommier, Renan et Strasbourg, Paris, 1926 ; J. Marty, Timothée Colani, théologien protestant, Paris, 1947 ; Bopp I, p. 104 et 617 ; DBF IX, 1960, col. 173 ; R. Blanc, « Quelques aspects de l’histoire de l’église luthérienne à Paris », Bulletin de la Société de l’histoire du protestantisme français, 122, 1976, p. 229-270.