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COCCIUS Judocus (Josse Kock)

Jésuite, théologien (★ Cologne 1581 † Rouffach 22.10.1622).

Issu d’une famille d’origine néerlandaise, Profès 8.9.1618. Il étudia les humanités et la philosophie chez les Jésuites de sa ville natale. Maître ès arts, il fut reçu au noviciat de la Compagnie de Jésus à Trèves le 8.9.1599. Il enseigna la grammaire puis les humanités à Coblence pendant quatre ans, puis la rhétorique à Mayence (1605-1606), où il fit ensuite sa théologie pendant quatre ans (1606-10), ordonné prêtre en 1608. Sa 3e année de probation achevée à Spire, il fut nommé en 1611-12 au collège de Bamberg, professeur de théologie morale, pré- fet des études, directeur de la sodalité mariale des étudiants. De 1614 à 1617 il fut professeur de philosophie à Trèves et directeur de la grande sodalité mariale. En 1617, nommé à Molsheim, il y professa la théologie, l’Ecriture sainte et l’hébreu. Il était aussi préfet des études supérieures, bibliothécaire, directeur de la grande sodalité. Ses talents le rendaient en effet propre à toutes les fonctions. L’archiduc Léopold d’Autriche l’avait pris pour confesseur. Le prince, administrateur apostolique du diocèse de Strasbourg, très attaché aux Jésuites, avait fourni une grande partie des fonds nécessaires à la construction de la magnifique église gothique du collège, la plus belle de la région (aujourd’hui église paroissiale), entreprise en 1615, terminée en un temps record et consacrée le 26.8.1618. Chargé de prononcer le discours d’inauguration, C. fut nommé docteur le lendemain et fut le premier chancelier du collège érigé en Université ; il fut en même temps vice-recteur durant quelques mois (1619-20). Il fit longuement la description de l’église dans les Inauguralia collegii S.J. Molshemensis solemnibus feriis encaeniorum templi... Il y célébrait la générosité du bienfaiteur principal (1619). Il publia également I’Archiducalis Academia Molshemensis. Ce furent les deux premiers livres imprimés à Molsheim. Léopold chargea C. de deux missions à la cour de Vienne. Au retour de la seconde il s’arrêta épuisé à Rouffach où trois jésuites commençaient la future résidence. Avec piété et courage il y mourut prématurément et y fut inhumé.

Excellent professeur, il produisit en latin trois séries de thèses de théologie, un volume de controverses (1620), une apologie de la messe contre les hérétiques et un essai historique sur le roi Dagobert, paru après sa mort (1623). Il plaçait à tort Dagobert à l’origine de l’évêché de Strasbourg. Il avait commencé une Sanctorum Alsatiae historia.

Mss. Catalogi brèves… triennales Provinc. Rheni infer. S.J. ; Litterae annuae Prov. Rheni super. S.J. 1622, in Archiv. Roman, S.J. ; FI. Sommervogel, Bibliothèque des écrivains S.J. Il, 1255-56 ; Etablissements des Jésuites en France, III, 395-97 ; Hurter, Nomenclator literarius recentioris ; FI. Thoelen, Menologium oder Lebensbilder aus der deutschen Ordensprovinz der Gesellschaft Jesu, p. 618 ; Michaud, Biographie universelle, VIII, p. 502 ; Hoefer, Nouvelle biographie générale, Paris, 1863, col. 946 ; Sitzmann I, p. 309 ; Encyclopédie de l’Alsace, 1983, t. 3, p. 1792. R. Reuss, Descriptoribùs rerùm Alsaticarùm historicis, 1897, p. 4, 163-164,168,177,190.

Hugues Beylard