Colonel de cavalerie, maire de Haguenau, conseiller général, (C) (★ Marseille 2.10.1789 † Haguenau 16.5.1866).
Fils d’Etienne Martin Ch. (★ Paris 1742 † Versailles 1811), pédagogue, chancelier du consulat de Rome, ardent révolutionnaire marseillais, puis greffier en chef du tribunal de première instance de Versailles, et de Claire Thérèse Laurent. ∞ II 7.11.1837, à Haguenau, Marie Joséphine Sophie Neunreuther ©, (★ 2.4.1804 † 20.8.1864), fille de Jean Georges N., grand négociant, président de la fabrique de l’église St-Georges. Beau-frère du général Corréard ©. Elève pensionnaire à l’Ecole spéciale impériale militaire de Fontainebleau le 19.6.1807, il en sortit avec le grade de sous- lieutenant un an après et fut nommé au 70e de ligne, régiment avec lequel il participa aux campagnes napoléoniennes. Grièvement blessé aux affaires de Sarragosse (1809) et d’Olono (1812), sa conduite « ferme et énergique » lui valut l’accès au rang de capitaine ainsi que la croix de chevalier de la Légion d’honneur (1813). Aide de camp attaché au lieutenant général, comte de France, du 22.2.1814 au 1.1.1816, Ch. se vit ensuite placé en demi-activité pendant quelques mois avant d’être affecté au 3e régiment de dragons de la Garonne. Chef d’escadron au 1er cuirassiers (1828), puis lieutenant-colonel au 3e régiment de la même arme (1835), il fut promu colonel du 8e lanciers le 10.3.1841. Commandeur de la Légion d’honneur en 1848, il fut admis à la retraite sur sa demande à compter du 29.12.1849 et s’intéressa désormais aux destinées de sa ville d’adoption, Haguenau. Maire du 12.5.1853 au 16.5.1866, Ch. s’attacha en priorité à l’assainissement des finances communales. L’importance des revenus tirés de l’exploitation de la forêt indivise -favorisée par une reprise économique généralisée à partir de 1855- permit par ailleurs la réalisation d’un certain nombre d’édifices publics et d’équipements collectifs qui modifièrent considérablement l’aspect du paysage urbain : magasin à tabacs (1863), halle aux houblons (1867), égouts, pavages et éclairage au gaz des rues (1865), raccordement au chemin de fer (1855)… L’assistance généralisée aux indigents, l’encouragement à l’instruction primaire et secondaire, la création d’un conservatoire de musique (1863), constituèrent un autre point d’application de l’action municipale durant cette période. Si le bilan de la magistrature Ch. s’avère globalement positif, il n’en reste pas moins que l’avenir industriel de Haguenau a été lourdement hypothéqué par le refus opposé à l’implantation de la Maison de Dietrich dans la cité en 1855. Elu au Conseil général le 10.8.1863, en remplacement de Prosper de Baudel ©, Ch. déjà infirme et miné par une cruelle maladie prit peu de part au travail de cette assemblée. Il en démissionna le 4.3.1866 et décéda « en exercice de ses fonctions de maire ».
DBF VIII, col. 1246-1247 (Et. M. Ch.) ; AM Haguenau, D 17-20 (délibérations du Conseil municipal), Ka 8 (pa- piers Chompré) ; ABR 2 M 480, 481, 484 (élections au Conseil général) ; Courrier du Bas-Rhin, art. nécrol. du 20.5.1866 ; J. Ernst, Maurice Chompré…, Haguenau, 1965 ; Ch. Mull, Une industrialisation manquée : histoire économique et sociale de Haguenau depuis la Révolution jusqu’à la guerre de 1870 ; thèse 3e cycle, Strasbourg, 1974.
Pierre-Marie Maulbecker (1985)