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CHAUFFOUR Marie Antoine Ignace

Avocat et homme politique (C), (★ Colmar 13.1.1808 † Colmar 6.12.1879).

Fils de 10. Célibataire. Après des études de droit à Strasbourg et à Heidelberg, il fut reçu avocat au barreau de Colmar en 1829. Son extraordinaire talent lui valut une réputation dépassant largement le cadre régional et C. se vit confier les affaires les plus importantes de l’époque. Il siégea au Conseil municipal de Colmar de 1843 à 1855, puis à la commission municipale d’octobre 1870 en qualité d’adjoint, et enfin à nouveau comme conseiller. Avocat ordinaire des principaux manufacturiers du Haut-Rhin, il fut aussi l’un des chefs de l’opposition libérale à la Monarchie de Juillet dans la région. Le 16.2.1848, il fut nommé commissaire du gouvernement du département du Haut-Rhin, mais remplacé peu après par Antoine Struch © et nommé commissaire adjoint. Le 23.4.1848, il fut élu représentant du peuple à l’Assemblée constituante, mais démissionna dès le 21.11.1848. Il renonça au barreau en 1870 pour se consacrer aux différentes activités culturelles qu’il poursuivait déjà depuis plusieurs années. Dès 1834, il avait coopéré à la fondation de la Société de l’histoire de France avec Guizot, Thiers et Mignet. Ayant consacré «toute (son) intelligence et toute (sa) vie » exclusivement au droit et à l’histoire du droit, une retentissante querelle l’opposa à l’abbé Hanauer © à propos du problème des collonges alsaciennes. En 1855, il contribua à créer la Société pour la conservation des monuments historiques d’Alsace dont il présida le comité de la section haut- rhinoise. Il déploya surtout une grande activité au sein de la société Schongauer administrant le musée de Colmar, et dont il fut vice-président de 1867 jusqu’à son décès. Enfin, C. fut un grand bibliophile et légua une collection d’environ 25 000 volumes et de plus de 100 manuscrits à la ville de Colmar, où une rue porte son nom.

F. J. Heitz, Deux registres…, op. cit., p. 254-259; Biogr. als., 2e série; C. Laplatte, Deux familles de robe…, op. cit., Abbé Merklen, Ignace Chauffour, Souvenir d’un ami, Colmar, 1880; A. Waltz, « Ignace Chauffour et ses livres », RA, 1889, p. 536-549; A. Waltz, Catalogue de la bibliothèque Chauffour, Colmar, 1889; Sitzmann I, p. 296-297; H. Laufenburger, « Ignace Chauffour », VA, 1925, p. 96-98; L. Sittler, « Il y a cent ans mourait Ignace Chauffour », L’Alsace du 6. 12. 1979. Pour le différend l’ayant opposé à l’abbé Hanauer, cf. « Résumé et conclusion de ma discussion sur les colonges » in RA, 1866, p. 305-368.

Jean-Marie Schmitt