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CHARRAS Jean-Baptiste Adolphe

Officier, historien et homme politique (C) (★ Phalsbourg 7. 1. 1810 † Bâle 23. 1. 1865).

Fils de Joseph Ch., général et baron d’Empire (★ Montauban, Drôme 12. 3. 1769 † Clermont-Ferrand 3. 12. 1839) et de Marguerite Breschet de Vedrine (★ Clermont-Ferrand 29. 10. 1779 † Clermont- Ferrand 4. 7. 1836). ∞ Zurich 30. 10. 1858 Mathilde Kestner (★ Thann 1832 † Paris 28. 11. 1916), fille de Charles K. ©, industriel, ancien député du Haut-Rhin et de Marguerite-Antoinette-Eugénie Rigau. Militant de l’opposition républicaine à la Restauration et à la Monarchie de Juillet, officier de l’armée d’Algérie, député du Puy-de-Dôme à la Constituante et à la Législative (1848-1851), expulsé de France après le Coup d’Etat du 2.12.1851 et exilé en Belgique et en Hollande. Son histoire ne concerne l’Alsace qu’après son installation à Zurich en 1858. Chez son ami Victor Chauffour © à la Schweizerhalle près de Bâle, il rencontra son ancien collègue Charles Kestner ©, dont il épousa la troisième fille. Il de- venait ainsi le beau-frère de Camille Risler © (beau-père de Jules Ferry), de Victor Chauffour, d’Auguste Scheurer-Kestner© et de Charles Floquet. En 1859, il refusa l’amnistie décrétée par Napoléon III. En 1860, Ch. s’installa à Bâle, où il fut constamment surveillé par le commissaire spécial de Saint-Louis. Il inspira et finança désormais le Confédéré de Fribourg rédigé par Georges Joseph Schmitt © de Hegenheim. Il dirigeait la diffusion clandestine de la littérature d’opposition par l’Alsace vers Paris. Après son décès que l’Empereur aurait salué d’un « Bon débarras! », Mathilde Ch. retourna à Thann, puis s’installa à Paris. En 1913, elle devint vice- présidente de la Société d’Histoire de la Révolution de 1848. Les restes de Charras avaient été transférés au cimetière de Thann le 26. 8. 1900.

J. -M. Ambert, Portraits républicains, 1870; Ch. -L. Chassin, « Charras, notes biographiques et souvenirs personnels », Revue alsacienne, t. IV, 1882, p. 338-358, 386-401; M. Engelhardt, « La contrebande politique sur la frontière du Rhin pendant le Second Empire », Revue alsacienne, t. V., 1883, p. 116-123; Ch. Staehling, Histoire contemporaine de Strasbourg et de l’Alsace (1830-1852), Nice, 1884, p. 394-395 et 2e partie (1853-1872), Nancy, 1887, p. 154-156; A. Scheurer-Kestner, Souvenirs de jeunesse, 1905; Tchernoff, Le parti républicain au Coup d’Etat et sous le Second Empire, 1906; G. Weill, Histoire du parti républicain en France (1814-1870), 1928; M. Mutterer, « A propos de la descendance française et alsacienne de l’héroïne de Werther », BSIM, t. 99, 1933, p. 84-89; A. Jenny, Jean-Baptiste A. Charras und die politische Emigration nach dem Staatsstreich Louis-Napoleon Bonapartes, Basel, 1969; G. Peyron-Montagnon, « Une famille de militaires: les Charras », Bulletin de l’Association « Les Amis du Buis et des Baronnies », janvier 1970; DBF, VIII, p. 652.

Léon Strauss (1985)