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CASPER Paul Jean Joseph

Journaliste et essayiste (C) (★ Strasbourg 2.6.1889 † Haguenau 21.5.1971).

Fils de Victor Casper, directeur de la colonie agricole et industrielle de Haguenau, et de Marie Hélène Antoinette Oswald. ∞ 21.10.1928 à Strasbourg Marie Jeanne Vorburger. Casper a appartenu à la génération d’Alsaciens nés et parvenus à la maturité sous le régime allemand d’avant 1918. Après avoir réussi son Abitur en 1907, Casper fit de solides études littéraires, d’art et d’histoire à l’Université de Strasbourg (1907-1914). Il présida pendant plusieurs années l’Association des étudiants alsaciens-lorrains. Ami de Thomas Seltz ©, il entra en relations avec Pierre Bucher ©, Anselme Laugel ©, l’abbé Wetterlé ©, Henri Zislin © ainsi qu’avec de nombreux hommes de lettres d’outre Vosges, tels que M. Barrès, E. Lavisse, E. Faguet, P. Acker ©. Collaborateur de la revue H2S, des Cahiers alsaciens, de la Revue alsacienne illustrée, Casper contribua fortement au réveil de l’identité alsacienne avant 1914. Ceci ne l’empêcha pas de publier un article virulent dans la Strassburger Post du 17.8.1914 en réponse à la proclamation du général Joffre. Mobilisé dans les Services sanitaires pendant la guerre, Casper revint en 1918 pour commencer une carrière journalistique à L’Alsacien (1918-1919), au Journal de Forbach (1919-1920), au Nouveau Courrier de la Sarre (1921-1922) et au Nouveau Journal de Strasbourg (1923-1939). Il collabora aussi au Messager d’Alsace, à la France de l’Est, à l’Alsace française et au Journal agricole. Casper fut aussi un des premiers chroniqueurs de Radio Strasbourg. En toute circonstance Casper sut garder une indépendance désinvolte et exprima toujours librement sa pensée souvent sous des pseudonymes divers (entre autres Alzavir, Pierre Caro, Pierre Lejeune, André Valmont). Dans son article « Éloge du journalisme » publié dans l’Alsace française du 7.9.1930, il exprima clairement ses idées sur la profession. Pendant l’évacuation de Strasbourg (1939-1940), Casper était réfugié à Dijon. Attaché à la préfecture de la Côte-d’Or, il s’occupa des secours aux réfugiés alsaciens. De retour à Strasbourg, Casper enseigna de 1940 à 1944 l’histoire au lycée Erwin von Steinbach (Fustel de Coulanges). Du 15.10.1946 au 31.12.1957 il exerça les fonctions de bibliothécaire à la Chambre de Commerce et d’industrie. En même temps, il assura la publication du Messager boiteux de Strasbourg (1945-1969), collabora à la « Petite Revue », supplément littéraire du Nouvel Alsacien à l’hebdomadaire Bonjour où sa série de « Portraits » constitue une mine de renseignements sur de nombreuses personnalités alsaciennes, à Honneur et Patrie et aux Dernières Nouvelles d’Alsace où il assura, après le décès de Paul Fritsch ©, la critique d’art en langue allemande à partir de 1961. Cette période de sa vie fut difficile sur le plan économique. Avec ses feuilletons littéraires et ses essais historiques, Casper participa pendant plus d’un demi-siècle à la vie littéraire et artistique de l’Alsace. Il fut l’intellectuel alsacien bilingue, parfaitement imprégné de la double culture. Casper fut officier de l’Instruction publique.

Principales publications : Auguste Stöber, 1908 ; G. C. Pfeffel, 1909 ; Le culte du passé, 1911 ; F. X. Neukirch, 1912 ; A W. Schlegel und die Franzosen, 1914 ; Hugo von Hofmannsthal als Lyriker, 1927 ; Gustave Wolf pendant la guerre 1914-1918, s.d.

Annuaire bio-bibliographique des écrivains et publicistes de la région d’Alsace et de Lorraine, 1931, p. 25 ; Honneur et Patrie 29.5.1959 ; Nouvel Alsacien du 2.6.1959 ; Magazine Ringier du 8.8.1959 ; Dernières Nouvelles d’Alsace des 1.6.1969 et 23.5.1971 ; Le grand messager boiteux de Strasbourg, 1970 ; L’Écrivain d’Alsace et de Lorraine 16, 1971, p. 7-8 (article de R. Kiehl).

François-Joseph Fuchs (1985)