Magistrat (C) (★ Strasbourg 23.11.1866 † Wolxheim 22.9.1949). Frère de Raymond Carré de Malberg ©. ∞ 1890 Hélène Adam (★ 1868 † 1951), fille d’Auguste Adam, conseiller à la cour de Cassation, et de Laure Chastelain, tous deux Alsaciens. Il a débuté dans la magistrature à Rouen en 1892, devint substitut à Béthune, puis à la Cour d’appel de Saint-Omer ; procureur à Bar-sur-Aube en 1897, puis à Lille ; président du tribunal civil de Belfort de 1911 à 1918, puis à Strasbourg de 1919 à 1927. Il fut nommé premier président de la cour d’appel de Douai en 1927, puis à Colmar de 1929 à 1936. Carré de Malberg joua un grand rôle dans l’organisation de la justice française en Alsace après la 1re guerre et dans l’harmonisation délicate du droit civil français avec le droit local (voir notamment ses textes). Ce grand labeur professionnel n’empêcha pas Carré de Malberg de servir aussi la France en Alsace, en la faisant connaître et aimer dans tous les domaines de la culture, par de nombreux articles et conférences où il excellait par la distinction de la pensée et l’élégance du style. Réfugié à Clermont-Ferrand pendant l’occupation, il fut président général du GERAL (Groupement d’entraide des réfugiés alsaciens et lorrains), mettant son prestige, sa grande expérience et tout son cœur au service de ses compatriotes en difficulté : réfugiés, expulsés, évadés civils, déserteurs du Service du Travail et de l’armée allemande. Tâche épuisante et parfois héroïque… Carré de Malberg ne les aida pas seulement sur le plan matériel, mais aussi sur le plan moral en maintenant vivante la flamme de la Résistance et l’espoir de la Libération. Carré de Malberg fut commandeur de la Légion d’honneur et reçut la médaille d’argent de la Reconnaissance française au titre de la Résistance.
« L’organisation de la justice », L’Alsace depuis son retour à la France, t. I, Strasbourg, 1932, p. 66-75 ; La jurisprudence des tribunaux français de 1918 à 1925, « L’introduction du droit civil français en Alsace et en Lorraine », Université de Strasbourg, 1.1.1925 ; E. Grell, Têtes carrées, Strasbourg, 1955.
Claude Jacquelin (1985)