Fabricant de cartes à jouer (C) (★ Nolay, Côte d’Or, 1736 † Strasbourg 28.8.1808).
Fils de Claude Carey, maître-couvreur, et de Philiberte Maistre. ∞ 15.7.1776 à Strasbourg Élisabeth Adèle Piscaire, veuve de J. Cl. Jeantet, bourgeois de la ville et fabricant de cartes, et accéda à la bourgeoisie par son mariage. En 1782, il figura parmi les trois maîtres-cartiers de Strasbourg. Carey assura la plus forte production de cartes à Strasbourg et fit travailler le plus pour l’étranger, parvenant à conserver les quatre ouvriers qui assuraient la bonne marche de l’entreprise depuis de nombreuses années. Il dut, comme ses collègues strasbourgeois, Bernard Saramon et les Benoist mère et fils, lutter de pied ferme contre la concurrence que leur fit le cartier Koechler de Kehl avec ses jeux copiés sur ceux du royaume et vendus en fraude à des prix inférieurs. Cette même année 1782, Carey édita à Strasbourg un jeu de cartes au portrait de Paris, conservées aux Estampes de la Bibliothèque nationale ; on peut y voir en particulier un valet à hallebarde avec, en bas de carte la signature, L. Carey. Un autre jeu de 56 cartes se trouve au musée historique de Mulhouse. Il édita aussi des jeux de tarots révolutionnaires (rois, reines et valets remplacés par génies, libertés et égalités). En 1807, il laissa sa place à son neveu Joseph Carey, associé depuis quelque temps à ses affaires. En 1792 il fut membre de la Société des jacobins et en 1794, membre du directoire du Bas-Rhin. Il fut en faveur de l’établissement d’une école gratuite de langue française dans toutes les communes ou cantons du département. Il signa la lettre d’accusation contre E. Schneider ©. Le 6.10.1794 il fut président du directoire et le 18.10.1794, vice-président.
Archives municipales de Strasbourg – Livre de bourgeoisie 1773-77, n° 373 et état-civil D. 1808, n° 1230 ; E. Barth, Notes biographiques sur les hommes de la Révolution à Strasbourg et les environs, Strasbourg, 1885, p. 242 ; Henri René d’Allemagne, Les cartes à jouer, I, Paris, 1906, p. 195-196 ; II, p. 230, 231 et 608.
Gérard Cames (1985)