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CACHEUX François

Sculpteur et dessinateur, directeur d’école d’arts (★ Paris 24.1.1923).

Fils de Jean Émile Cacheux et de Simone Glomon. ∞ I 20.5.1945 à Vienne, Irmgard Lenz. ∞ II Gizou Werly; deux fils. Enfance à Vallorbe (Jura suisse) et à Besançon. Élève du Lycée Carnot à Paris. A suivi les cours du soir de l’École des Arts Appliqués. Encouragé par Robert Wlérick, son maître et ancien élève de Rodin, il a intégré l’École des Beaux-Arts. Il a travaillé chez R. Wlérick et Despiau en 1941. S’est engagé dans la résistance en 1942 et a fait partie du réseau F2. Arrêté au maquis dans la forêt de Rizoux, il a été emprisonné à Pontarlier et à Besançon. Déporté en Autriche en juillet 1944, un bombardement du convoi près de Mauthausen lui a permis de s’évader. Il s’est caché à Vienne (Autriche). Il a épousé plus tard l’étudiante qui l’a aidé alors qu’il était illégal. Repris par la Gestapo à Vienne le 2.12.1944, condamné à mort par le Volksgericht en février 1945. Emprisonné à Vienne, il a été libéré par la révolte des prisonniers le 6.4.1945 avec les autres condamnés à l’approche des armées alliées. Rentré en France le 25.6.1945. Il a connu un après-guerre difficile (1946-1950). Il a été professeur aux Beaux-Arts de Saint-Amand-Mont- Rond (Cher). En 1953 il a obtenu le prix de la villa Abd El Tif à Alger. Il a concouru avec succès pour la réalisation du Monument aux Morts de Mulhouse; la création et l’exécution lui ont été confiées. Il a également exécuté une fontaine pour Wittelsheim. Il a pu séjourner pendant deux ans à la villa Abd El Tif. Rentré à Paris en 1957, il a accepté de travailler comme fondeur chez Valsuani (retouches à la cire de Maillol, Bourdelle et Wlérick). Professeur de nu aux Beaux-Arts de Clermont-Ferrand. En 1958 il a réussi le concours pour la direction de l’École des Arts Décoratifs de Strasbourg, direction qu’il a assumée jusqu’en 1980. Pierre Pflimlin © lui a alors passé commande de la Jeune Europe des dix pour le Parlement européen. Il a entrepris la rénovation et l’organisation de l’École pour la transformer en École supérieure d’arts (17 diplômes nationaux supérieurs de création). Il est parvenu à conserver les riches ateliers d’artisanat d’art et à ouvrir l’École à la création: ateliers de tapisserie, de gravure, de dessin pour les illustrateurs (avec Pierre Kuentz), d’illustration de livres pour enfants et de bandes dessinées (avec Claude Lapointe ©, travail sur verre, Riehl). L’extension de l’École par la transformation d’une annexe a permis de créer un atelier d’art graphique et la photographie (avec Alice Bommer). Dans les années 60, François Cacheux a exposé plusieurs fois ses œuvres à Paris (dessins et sculptures). En 1968, la commande de la grande Pallas-Athéna pour l’Esplanade de Strasbourg lui a été faite. L’année suivante, il a réalisé le buste de Robert Schuman pour la ville de Thionville. En 1973, il a été victime d’un très grave accident automobile qui a fait basculer sa vie maritale et l’a obligé à pratiquer le pastel. En 1975-1976, il a parcouru, avec les siens, les mers et les océans en été. Ses pastels révèlent alors « un attachement pour le mariage de la terre, de la mer et du vent ». Les années 1980-1981 ont été marquées par l’illustration de Les Moulins de Lune de Conrad Winter, les rencontres avec Henry Moore et le succès de l’exposition de bronzes à New-York.

En 1988, François Cacheux a pris sa retraite et se consacre à la sculpture. Il a quitté Strasbourg et installé ses ateliers dans le domaine d’un capitaine au long cours, à Mortagne-sur-Gironde. Attiré par Jean Monnier, maire d’Angers, qui est devenu l’un de ses principaux amateurs, il s’établit, en 1992, dans le Maine-et-Loire à Port Thibault. Il avait noué des liens avec Angers (expositions dès 1957 puis en 1982, 1984, 1993, 1997. Acquisitions par la ville du buste de la Petite Philosophe en 1982 et de celui de Jean Monnier en 1986, de la Danseuse à la Sandale en 1989, du bronze Jean Moulin en 1993. Ouverture du musée Cacheux avec 14 grandes sculptures en bronze de plein air en 2001 et du musée des dessins et pastel en 2005. Il a aussi réalisé des bronzes pour plusieurs autres villes. La Grande Danseuse à la Sandale pour Strasbourg en 1989, La Matinée qui a obtenu le Grand Prix du premier Festival de Sculpture contemporaine en 1992 et a trouvé place à Niort. Figure monumentale de 3,50 m de François Mitterrand en 1998 pour Lille, de Pierre Bérégovoy pour Nevers en 1996, la Résistance en 2002 pour Trélazé (bronze de 3,5 m de long signé avec Jean-Claude Mathieu, 2004). De nombreuses expositions ont fait connaître l’œuvre de François Cacheux à Paris, à la Galerie Guiot (en 1963, 1976, 1986) et autres galeries (en 1987, 1989, 1999) et en province, à Strasbourg (en 1972), Brest (1973), Cannes et Cognac (1989), Nevers (bronzes et dessins à la sanguine, 1998) et Deauville, Lyon (2004), à Cannes (4e exposition 2004), Angers… et a aussi à l’étranger (1981 à New York, 1988 à Genève et Tokyo avec l’École de Paris; 1994 à Washington où, sélectionné par le FMI, il a représenté la France; 1996 à Munich, 2002 à Zurich…).

Au cours de sa carrière, l’artiste a été souvent honoré (exposition à l’Université de Harvard en 1995) et distingué. Il a obtenu en 1986 le prix international Paul Louis Weiller, offert par l’Académie des Beaux-Arts, pour le buste de son fils Jean-Sébastien. Le Grand Prix du Premier Festival de sculpture contemporaine (Bordeaux-Margaux, 1992) lui a été décerné pour le grand bronze de La Matinée. En 1996, après l’exposition à Paris, à la Fondation Taylor, il a obtenu le prix Charles Malfray pour ses dessins. Il a été coopté, l’année suivante, par le comité de cette Fondation. François Cacheux est membre de l’Académie d’Alsace. Commandeur dans l’ordre de la Légion d’honneur; croix de guerre avec palmes, croix des Combattants Volontaires de la Résistance. Chevalier des Arts et Lettres. Officier du Mérite national. Titulaire de la médaille de la Résistance et de la médaille d’or de la Renaissance française.

Catalogues d’expositions : Tokyo (988), Cognac (1989), Washington (1994), etc… H. Mercillon, François Cacheux ou la passion de la vie . Cl. Pouneau, Les dessins de François Cacheux, Angers, 1999; idem, Les pastels de François Cacheux, Angers, 2000; CD Rom par les éditions Benvolio : dessins érotiques (2002); sculptures (2004). Le Déporté, magazine, février-mars 1994; Nouvel Alsacien des 29.11.1985 et 7.3.1986; Dernières Nouvelles d’Alsace des 10.11. et 23.11.1972, 20.12.1986, 16.11.1997 et 29.9.1998.

Jean-Pierre Kintz (2004)

CACHEUX François (complément)

À partir de 1989, Il s’installe à côté d’Angers, à Port-Thibault (Sainte-Gemmes-sur-Loire). Il travaille désormais dans son atelier des bords de la Loire. En 2000, il tient à témoigner de son attachement à l’Anjou, par un don à la ville d’Angers de vingt-deux bronzes (bustes et statuettes), soixante-dix dessins et douze pastels. Les bustes et les grandes sculptures sont installés dans le parc et les jardins de l’Arboretum d’Angers, les petites sculptures, pastels et dessins, sont conservés dans l’Orangerie de l’Arboretum. Il réalise la statue de Jean Moulin qui domine la Maine depuis le plateau des Capucins à Angers.

Les cinq premières statues de François Cacheux représentants les Grands hommes du XXe siècle, commandées par Georges Frêche, président de l’agglomération, sont installées à Montpellier à l’Odysseum sur la Place du XXe siècle, en août 2010. Cette installation, qui comporte les statues de Jean Jaurès, Winston Churchill, Charles de Gaulle, Franklin D. Roosevelt et Vladimir Poutine provoque un débat, relancé par l’inauguration des statues le 17 septembre 2010.

François Cacheux décède le 9 août 2011 à l’hôpital d’Angers des suites d’une insuffisance cardiaque.

Site officiel de l’artiste www.francoiscacheux.fr

Gabrielle Claerr Stamm (septembre 2016)