Homme d’affaires, (Pl) (★ Colmar 7.4.1758 † Colmar 2.3.1837).
Fils de Christian-Godefroi Bussmann, pasteur à Colmar, et de Marie-Madeleine Lung. ∞ 25.1.1792 à Colmar Anne-Marie Salzmann, fille de Jean-Frédéric Salzmann, négociant à Colmar.
Négociant à Colmar, il reprit en 1788 une petite manufacture d’indiennes à Bollwiller, créée en 1786, qu’il transforma en fabrique de mousselines et tissage de toiles de coton. En association avec son frère aîné Jean-Jacques (gendre et associé du puissant banquier Bethmann de Francfort à partir de 1790), Bussmann développa cette entreprise et lança le filage et le tissage à domicile dans de nombreux villages de la plaine (112 métiers répartis dans 31 localités, et 47 métiers à la fabrique), employant 220 ouvriers et plus de 800 fileurs et fileuses à domicile. Lors des contestations opposant les fabricants de toiles d’Alsace à ceux du reste du royaume à propos des droits de douane, Bussmann fut désigné comme député des manufacturiers régionaux à Paris. En 1791, il s’associa à un négociant de Landau, et la raison sociale Bussmann Frères devint Bussmann & Muller ; une filiale fut alors ouverte à Paris, avec des métiers disséminés dans le val d’Orbey. Ayant abandonné ses entreprises sous le Directoire, il revint à son négoce de toiles de Colmar, où il était entré en 1791 à la Société des amis de la Constitution, dont il fut nommé secrétaire en 1794. Directeur des messageries de Colmar sous le Consulat, il devint juge au tribunal de commerce sous l’Empire. Il est cité par la suite comme banquier-négociant à Colmar.
Archives départementales du Haut-Rhin, C 1118 n° 48 et 50 ; Archives municipales de Colmar, registres paroissiaux et état-civil.
Jean-Marie Schmitt (1984)